➢ mon désir le plus précieux ? je ne crois pas avoir ce genre de désir ; la seule chose qui est sûre, c'est que moi-même, je ne pourrais probablement pas apparaitre dans ce miroir. alors, il resterait aussi vide qu'il l'est en ce moment même... triste, n'est-ce pas ? je vous voir venir d'ici. non, une famille unie, ce n'est pas ce que je veux. un moment, je l'ai voulu plus fort que tout ; j'aurais pu donner ma vie pour ça. mais c'est terminé. je ne suis pas douée pour la famille et tout le bonheur qui va avec ; je tiens à ma liberté, à mon indépendance. et puis, de toute manière, ils vont mourir alors que j'ai tout mon temps. a part... min ho, min ho restera à mes côtés, maintenant, je le sais. alors, mon souhait le plus cher... il serait là, un bras autour de mes épaules et un sourire aux lèvres ; dans la pièce, tout le monde serait heureux, même ceux que nous ne connaissons pas. la paix. voilà, parfait. oh et, j'oubliais, le seul hic est que mon frère ne se voit pas dans les miroirs non plus. dommage.

➢ choix un : un devoir pas rendu, ce n'est pas grand chose, c'est même insignifiant. et je n'ai jamais été très douée pour travailler régulièrement... ce qui ne fait pas de moi une mauvaise élève, car je sais la chance que j'ai, mais disons que la stabilité, je ne connais pas trop. le seul problème c'est qu'ici, on ne peut redoubler qu'une fois. alors pour une fois, j'ai plutôt intérêt à me bouger et à éviter au maximum les faux pas. la réserve, bonne idée, ce n'est pas si loin... attendez, est-ce bien un bruit de pas que j'entends ? oh putain, ma vie est finie.
bon. soyons clairs. mes actes, je les assume, peu importe les manières que j'ai de m'en sortir. c'est ce que j'aurais du faire ; je n'ai pas fait ce foutu devoir ? on s'en fout, il n'y a pas mort d'homme. tant pis, maintenant je suis ici. le concierge ouvre la porte et me lance un regard surpris. avec un petit sourire de travers, je lui tapote doucement l'épaule en lui faisait remarquer que c'est vraiment poussiéreux, ici. et je me sauve sans demander mon reste, advienne que pourra.

➢ choix deux (pour les né-moldus) je suis peut-être vampire, mais depuis si peu de temps... et je suis née humaine, je sais ce que c'est. j'ai encore mes anciennes peurs qui reviennent parfois, celles qui me sont totalement inutiles aujourd’hui, comme la peur de me blesser ; je me rappelle de cet état de fragilité. et ces foudroyés qui débarquent sont plus fragiles que jamais, plus fragiles même qu'avant d'arriver ici. ils vont avoir du mal à s'intégrer ; je vois d'ici tous ces idiots fermés d'esprit qui vont leur rendre la vie impossible. sérieusement, qu'est-ce que c'est que cette mentalité ? on a plus trois ans et les gens sont libres de leurs choix, putain. ancrez-vous ça dans le crâne. moi, je leur souhaite la bienvenue dans notre école. et tous ceux qui le prennent mal, qu'ils viennent me le dire en face, nous règlerons ça. ♥

« Nous allons crever chacun de notre côté, et ça me convient parfaitement. C'est comme ça, c'est tout. Et maintenant, barre-toi. »
Je me souviens encore de ton rire, lorsque nous étions enfants et que tout allait pour le mieux. Tu me prenais par la main et m'entrainais dans des endroits qui me paraissaient merveilleux. Lorsque les rues étaient petites, avec toi elles grandissaient ; lorsqu'elles étaient monotones et tristes, elles s'illuminaient, chaque détail brillait. Avec toi le ciel restait bleu, mes larmes se transformaient en diamants, mon sourire devenait vivant et nous pouvions courir sans relâche, allant de plus en plus vite. Mon passé, mon présent, mon avenir... tout ne tenait qu'à toi, grand frère. Quand j'y repense, cela veut dire que ma vie ne tenait qu'à un fil. Fragile, notre équilibre était si fragile. J'ai mis si longtemps à m'en rendre compte.
Ta voix si claire me hante encore, me retourne l'esprit, me pince le cœur, me tord toute entière. Tes promesses ressurgissent durant mes nuits, se mêlent aux cauchemars tout comme aux rêves. Ou que j'aille, quoi que je fasse, tes mots ne me quittent pas. « tout va bien, je reviendrai »
Je te faisais confiance.
Et ensuite ? Ensuite, ces putains de longues années à t'attendre. Encore et toujours. Interminablement. Assisse sur les marches devant la maison, j'attendais de voir ta silhouette au bout de la rue, d'entendre tes pas de plus en plus précipités jusqu'à courir vers moi, de me rendre compte que ton sourire n'avait pas changé. Nous aurions repris notre vie parfaite là où elle s'était arrêtée avec ton départ. Pourquoi m'as-tu laissée ? Donne-moi une réponse. Peu importe laquelle. Vraie ou fausse, je m'en fiche. Quelque chose de crédible, dans lequel je pourrais croire aveuglément.
Car tu sais, derrière moi, de l'autre côté de cette porte, dans cette maison, il n'y a que du malheur, et rien d'autre. Deux fous qui crient à s'en détruire la gorge, à en cracher du sang ; deux fous qui frappent les murs et les os de l'autre, à la fois effrayés et pleins de haine. Un jour, ils vont se tuer, je le sais. Je n'ai plus le courage d'essayer de les arrêter. Je sais que c'est vain, je n'essaye même plus. Pourquoi est-ce que personne ne vient m'aider à les arrêter ? Toute seule, je ne peux rien faire. A vrai dire, seul, on ne peut jamais rien faire. Mais... quoi qu'on dise, ce sont eux qui nous ont fait, tu sais. Il y a longtemps, ils se sont aimés, mais c'est passé si vite que nous sommes nés dans la haine. Je ne connais rien d'autre, et toi non plus. Je suis désolée, Min Ho, tellement désolée.
Mais tu n'en as plus rien à faire n'est-ce pas ? Tu t'es barré, comme ça, sans un mot, sans une putain d'explication. Tu n'en as rien à foutre de moi, tu me places au même rang que nos foutus parents, pas vrai ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal, pour en arriver là ?
De longues années à t'attendre, oui. Tandis que je changeais, que la petite fille timide et presque muette se mélangeait avec une autre, faite de noirceur, de détresse pure, d'envies dérangées. D'abord, il y a eu l'incompréhension. Où es-tu passé, pourquoi ? La tristesse s'est fait une place, muant les jours ensoleillés en jours de pluie. Elle a prit de l'importance, m'a dirigée vers des fêtes alcoolisées, des seringues transpirant la mort. Et la tristesse, se sentant seule, a appelé la colère en renfort, qui a changé les traits de mon visage, m'a rendue dure et froide. C'est de ta faute, j'espère que tu en chiales, que tu en crèves de douleur. Ne me dis pas que tu ne savais pas ; on m'a arraché un morceau de moi, mon monde de protection. Ne me dis pas que tu ne savais pas que tu pouvais me détruire comme ça.

et puis tu es revenu, la bouche en cœur, comme si rien ne c'était passé. tes yeux m'ont demandé de me taire, de ne pas de questionner avec des "pourquoi" lancinants. j'ai fait ce que tes yeux m'avaient demandé, mais le plus dur pour moi à été de voir à quel point tu avais changé. c'est là que tu me l'as dit, ce truc auquel personne ne pourrait croire à part une dingue dans mon genre. "durant ces dernières années, j'ai trainé dans des endroits peu fréquentables et je me suis fait mordre par un vampire". bien sur, je me suis mise a rire, et puis j'ai vu ta morsure, et j'ai fermé ma gueule. tout ce que j'avais, moi, c'était une vie monotone où vampires et autres étrangetés du même genre étaient repoussés bien loin, dans un monde qui n'existait pas. "je vais me retrouver tout seul comme un con, hyo jin, et pour l'éternité... ça ne plait pas. alors, pour me faire pardonner, je peux t'offrir une longue vie, t'emmener loin d'ici et..." il aurait fallu être fou, pour dire non. surtout que soyons honnêtes, ce nouvel état m'a beaucoup aidée, comme si j'avais pris toutes mes pensées et tous mes sentiments pour les ordonner bien comme il faut. toute ma haine, ma douleur... j'ai réussis à cacher ma noirceur au plus profond de moi-même, je l'ai reléguée au second plan, et elle ne ressort que rarement. j'ai de nouvelles aptitudes, maintenant, vous savez. j'ai l'impression d'être sortie du brouillard et de pouvoir repartir d'un bon pied. on m'offre une seconde chance, une seconde vie, si longue et si belle que je n'aurais plus à m'inquiéter de rien... je ne compte pas la gâcher. alors, je vais faire un effort, pour faire ressortir les bons côtés. travailler d'arrache pied... j'ai une éternité pour ça, rien ne presse. mais pour aider les autres, autant m'y mettre maintenant, n'est-ce pas ? imaginez la puissance que vos choix ont, et à quel point on vous écoute, lorsque l'on sait que votre vie n'a pas de limite.

j'ai fait mes bagages, et j'ai changé ma vie. mes parents n'en avaient rien à faire ; tout ce qui leur importe est de pouvoir se taper dessus en paix. grand bien leur fasse, je suis de toute manière particulièrement douée pour l'indépendance. je n'ai connu que la solitude et je m'en porte bien, merci.
alors je t'ai suivi, puisque tu semblais en savoir bien plus que moi, sur l'endroit où l'on devait aller, sur ce qu'on devrait faire, et toutes ses choses pratiques.
bienvenue, et souris, c'est ta chance.