Le bal tant attendu était enfin arrivé. Je ne sais plus si c’était le fait d’aller à un bal qui m’excitait tant ou plutôt le fait de ne pas savoir qui allait être mon cavalier. C’était à la fois excitant… et angoissant. J’avais peur de tomber sur quelqu’un que je n’aime pas même si ce genre de cas de figure a très peu de chance d’arriver. J’avais peur aussi de tomber sur Kiel… Je ne sais pas du tout comment je réagirais à cette découverte. Ou encore, tomber sur mon meilleur ami, même si je l’aime vraiment, je serais un peu déçue, faut le comprendre.

J’avais choisi une robe soigneusement. Elle était noire, je n’avais pas envie de me faire trop remarquer avec des couleurs aussi improbables les unes que les autres. Elle avait des manches trois quart et le décolleté se faisait dans le dos. C’était un haut en dentelle. Le bas était long, digne des grandes robes de bal que l’on voit dans les films moldus. Mais je n’étais pas assez folle pour avoir un robe aussi simple et dans laquelle il est presque impossible de danser. J’avais demandé à ce qu’on lui jette un sortilège de sorte à ce qu’elle se raccourcisse dès que je commencerais à danser un peu plus activement. Faut pas se leurrer dans ce genre de bal, on commence par valser mais on sait très bien comment ça se termine. Je n’avais pas oublié le détail le plus important de cette soirée : le masque. Il était parfaitement assorti à ma robe. Il était noir en dentelle prenant une forme semblable à celle du papillon recouvrant ainsi le contour de mes yeux, mon nez et une partie de mes joues. J’avais assorti le tout à un rouge à lèvre d’un rouge foncé mais intense. Celui-ci également ensorcelé, on ne sait jamais ce qu’il peut arriver dans ce genre de soirée.

Je m’apprête donc à descendre à la salle de bal. Tout au long de la journée, les filles n’ont pas vu les garçons. Il y a comme une sorte de pression tout partout, surtout pour celles qui ont leur petit copain quelque part dans la salle. Elles ne voudraient vraiment pas que ceux-ci se retrouvent dans les bras de leur pire ennemi. Mais comment savoir ? Bon, en même temps, ce n’est pas très compliqué de reconnaître les personnes si on a l’habitude de voir certains visages. Mais j’ai pensé à tout, histoire de semer le doute, j’ai demandé à une amie de me jeter deux sortilèges en plus. Un pour avoir les yeux bleus et un autre pour posséder une belle chevelure rouge et longue. Je veux être méconnaissable. Et le plus fantastique, c’est qu’une fois que mon masque sera retiré, je redeviendrai moi-même. J’espérais que cette soirée allait me permettre de faire de nouvelle rencontre ou mieux de découvrir certaines personnes d’une façon différente.

Tu observes tes camarades de chambre qui sont plus magnifiques les unes que les autres. Tu aimes voir qu’un tel événement peut redonner un sourire à tout le monde, car il ne faut pas se mentir, on commençait tous à s’ennuyer dans l’école et à tirer la tronche. Là tout le monde est motivé, tout le monde se prête au jeu et ça te fait plaisir. Tu presses tes amies pour qu’elle termine rapidement de se préparer, tu ne veux pas y aller sans elles même si tu sais qu’une fois sur place, ta soirée sera consacré à ton cavalier. Et si c’était un beau prince charmant ? Et s’il me permettait d’oublier Kiel ? Et si c’était Kiel en personne… ? Je ne savais même pas s’il avait envie de se montrer à ce bal de toute manière et moins je le voyais, moins j’étais perturbée. Car il faut dire qu’il a le don de me troubler mais vraiment. Non, non, il fallait vraiment que je passe à autre chose ce soir. Ce bal tombait vraiment à pic, je vais me trouver quelqu’un de charmant, tout va très bien se passer.

Bon allez, il faut vraiment que je me mette en route. Je me mis à descendre les marches. Quatre étages de pression intense. Je me posais plein de questions par rapport à mon futur cavalier. Non pas sur son identité à proprement parler mais plutôt sur la façon dont il va se comporter avec moi. J’espère vraiment que ce sera quelqu’un de motivé et de galant. Mais je sais que je rêve beaucoup, et, ce n’est pas pour devenir pessimiste, mais j’ai bien l’impression que toutes les illusions que je me fais depuis l’annonce du bal vont s’effondrer bien rapidement. Mais ce n’est pas le moment de me prendre la tête, moi qui était si enjouée il y a quelque secondes. Allez, vite, je dois me ressaisir. Enfin, c’est pas si compliqué que ça, j’ai toujours un sourire scotché à mon visage quoiqu’il arrive.

Nous y voilà. On m’a donné un bracelet avant de me laisser rentrer dans la salle. La seule explication que l’on m’a donné c’est « il te fera signe ». Mais je dois vous avouer que ça ne m’aide pas plus que ça. Qui est-ce qui fera signe ? Mon cavalier ? Mais comment est-il censé savoir comment me reconnaitre alors qu’il ne sait pas mon identité ? Je m’avance donc au milieu de la foule, certains couples sont déjà formés. D’ailleurs ce qui m’intrigue, c’est que ces personnes ont le bracelet qui s’est illuminés. Le mien est éteint et je trouve ça bien dommage. Je continue à errer, tout en faisant attention à rester bien droite, je n’aimerais pas salir mon image, un bal c’est fait pour se montrer sous son plus beau jour, non ? Je continue à marcher lorsque mon bracelet commence à clignoter d’une couleur rouge. Je ne sais pas trop ce qui se passe, je regarde tout autour de moi et le jeune homme qui se trouvait juste à ma droite a une voix qui me semble familière. Comme si cette voix signifiait quelque chose. Mais alors ce bracelet serait juste un moyen de confirmer... Est-ce que c’est ça que l’homme à l’entrée voulait dire par « il te fera signe » ? Peu importe, je m’approche de cet inconnu doucement.

« Bonsoir. Je crois… que tu es mon cavalier ce soir, si on en croit ce bracelet. Et surtout... ta voix... »