➢ Cette question tombe tellement sous le sens, c’est fou. Non mais franchement. Miroir du Riséd, je l’ai jamais vu ton putain de miroir, et même si je l’avais vu, et ben quoi ? Mon désir le plus précieux… Mais j’en sais rien moi. P’têtre que le poulet rôti que je serai en mesure de manger ce soir ? Ou ta tête empaillée, y’a tellement de choses alléchantes … Mais la vérité, c’est que je n’ai pas de désir, il n’y a rien que je veuille ou que je ne veuille pas. Le bonheur, peut-être. Mais n'est-ce pas ce que tout homme désire ? Alors, c'est quoi, pour moi, le bonheur ? Discuter simplement avec mon meilleur ami ? Avoir une petite amie que j'aime et qui m'aime? Au fond, peut-être que le bonheur ne se résume qu'à un simple sourire venant du fond du coeur. Chose que je ne suis pas en mesure de faire.

➢ choix deux : Sincèrement, je ne sais pas quoi répondre. Je ne suis pas un fêtard, mais je ne suis pas un gros intello qui passe sa vie à bosser non plus. Pas un fêtard parce que les fêtes me sont souvent dénuées d’intérêt, pas un intello parce que j’ai souvent mieux à faire que travailler. Néanmoins, je suis loin d’être un stupide ignorant bon à rien. Alors on va dire que je suis plutôt de ceux qui récoltent les éloges et non les punitions. C’est une drôle de satisfaction que j’en tire là. Qui n’aime pas être le meilleur, j’ai envie de dire. Mais en même temps, voilà, je m’en fiche. Alors ce prof qui m’invite à prendre un verre … Ben. il va aller le prendre tout seul son verre, hein. Mes amis me suffisent en tant qu’amis, pas la peine que mes professeurs s’y mettent aussi. Je n’ai jamais été pro-proximité prof/élève, donc. Je déclinerai son invitation sans donner plus d’explications que cela. Je sais rester courtois, mais ma vie ne le regarde pas, et me justifier serait bien la dernière chose que je ferais. D’autant plus que. Pff. Qu’est-ce qu’il voulait me raconter devant sa table ? Comment il a tué une horde de strangulots à ses dernières vacances, c’est ça ? Ouaaah, génial. Et puis franchement, ma condition sociale est supérieure à la sienne, je n’ai pas envie de fricoter avec n’importe qui. Je suis sûr que je pourrais m’acheter mille fois sa maison à ce petit gros. Enfin, on s’éloigne du sujet là. Quoiqu’il en soit, ma politesse forcée et mon ennui seraient incontestablement visibles sur mon visage.

➢ choix un (pour les sorciers) Quelle drôle d’espèce, ceux-là. Je ne ressens pas franchement de haine à leur égard mais. Je ne les aime pas pour autant, et moins j’en fréquente, mieux c’est. Je n’ai pas vraiment envie de fricoter avec eux, je ne sais même pas pourquoi. Je suis mieux avec ma petite clique de sorciers pure-souche. Mais bon, d’un autre côté, il me semble que mon meilleur ami est un fifty-fifty … Partant de là, je suppose que je n’ai plus droit de rien dire à l’encontre des sang-de-b.. Oui pardon, des nés-moldus, voulais-je dire. Mais bon, j’ose espérer que nous nous sommes compris, pas vrai.

Petit Haku a quatre ans. Petit Haku ne comprend rien à la vie. Petit Haku ne comprend pas pourquoi tout le monde est habillé en noir, il ne comprend pas pourquoi tout le monde le dévisage en chuchotant des choses incompréhensibles. Il aimerait savoir où est sa maman mais qu’importe où il cherche, elle n’est nulle part. Son papa est peut-être à son travail ? Ca fait longtemps qu’il ne l’a pas vu. Il lui a promis que dimanche, ils iraient voir ensemble un match de quidditch. Petit Haku veut devenir un grand joueur de quidditch ! Comme ça, son papa pourra venir le voir tous les dimanches avec sa maman.

C’est vrai ; petit Haku aime vraiment beaucoup ses parents.

Tout et rien peuvent briser des rêves, des espoirs. Une vie. Certains ont couru après le désespoir, d’autres n’ont rien demandé. Haku est de ces âmes innocentes nées sous une mauvaise étoile, leur existence vouée à une malchance et à une tristesse perpétuelles. Ce n’est qu’à quatre ans que ce bout de chou joli comme un cœur perd les centres de son monde, tués au cours d’un attentat au Ministère de la Magie anglais. Avant ça, sa vie n’a rien de tragique. Il est heureux, aimé. Ses parents ne sont pas aussi présents qu’ils l’auraient voulu, mais chaque instant passé avec eux est un moment de pur bonheur. Haku n’a sans doute jamais été aussi heureux dans sa vie qu’avec ses parents. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il ne se souvient même pas de ce temps-là.

Car oui, Haku ne sait pas ce qu’est le bonheur. Il était jeune, beaucoup trop jeune pour se souvenir de tout ça. Si vous lui demandiez aujourd’hui à quoi ressemblent ses parents, il ne saurait même pas vous répondre. Au final, il ne sait même pas s’il a été vraiment heureux avec eux. Son père et sa mère incarnent un idéal qu’il ne connaîtra jamais et dont il ne se souviendra jamais. Au fond, peut-être qu’ils étaient cruels eux aussi. Mais pour survivre, pour ne pas devenir complétement fou, il n’a pas eu d’autres choix que celui de penser ainsi. Mes parents étaient des gens biens, j’ai reçu un peu d’amour dans ma vie, il n’y a pas eu que des gens qui m’ont perçu comme un moins que rien ; un jour, j’ai été aimé pour ce que j’étais, simplement.

Maman et papa ne reviendront plus jamais. Tatie m’a dit qu’ils sont dans les étoiles. Dis Maman, est-ce qu’elles sont jolies les étoiles ?

Dans la vie, il faut se battre pour ce que l’on veut. Il faut montrer que l’on est le plus fort, que l’on est le meilleur. Il ne faut pas se laisser marcher sur les pieds, jamais. C’est ce que mon grand-père m’a appris. C’est ce que j’ai toujours appris. Ecrase, s’il le faut, mais reste le plus fort. Sois seul, mais reste le plus fort. Je n’ai pas eu le choix. C’était ça ou pire. Alors je m’y suis fait. J’ai tiré sur les cheveux d’une fille pour lui voler son gouter. J’avais faim et je ne voulais pas me faire taper dessus à la maison. Je me suis battu avec un garçon à l’école. J’étais frustré car j’allais me faire taper dessus à la maison. J’ai couché avec une fille dans les vestiaires. Je voulais voir à quoi ressemblait l’affection. J’ai utilisé un sortilège interdit pour la première fois de ma vie. Je m’en fichais de braver les interdits, puisque j’allais me faire frapper de toute façon. Je suis devenu mauvais. Mais qu’importe, puisque c’était ce qu’il voulait.

Maman, où es-tu Maman ? Est-ce que tu te caches encore dans les étoiles ? Maman, Maman. Dis, je peux venir dans les étoiles moi aussi ?

Dis-moi, toi, est-ce que tu sais ce que c’est que d’avoir peur ? Je ne parle pas de petites peurs à la con, non. Mais bien de la peur. Celle qui te fait pleurer sans discontinuité. Celle qui te fait suffoquer, qui te tort la poitrine à n’en plus finir. Celle qui te fait pisser comme une merde sans que tu ne puisses faire quoique ce soit pour te retenir. Alors tu as honte, mais tu es tellement apeuré que tu n’oses même pas bouger. Mais tu sais que si tu ne fais rien, tu auras encore plus mal ensuite, mais tout ce que tu trouves à faire, c’est pleurer plus fort, et attendre que l’horreur vienne frapper à ta porte. Car au final, tu es trop faible pour faire quoique ce soit. Et puis quand il arrive, l’angoisse est si forte que tu tournes presque de l’œil, alors il s’énerve d’autant plus. Tu as mal, alors tu pleures. Mais plus tu pleures, plus tu as mal. Alors, faut-il en conclure qu’il ne vaut mieux pas pleurer ? Qu’il ne vaut mieux pas montrer ses états d’âmes pour ne pas souffrir ? Alors soit, ne montrons pas nos états d’âmes. Vaut mieux rester incompris que souffrir éternellement comme ça.

Papa, aujourd’hui, grand-père m’a acheté un balai. Il veut que je sois meilleur que tous les autres garçons à l’école ! Il a dit qu’il sera fier si je suis le meilleur. Toi aussi tu seras content, Papa ? Je te rendrai tellement fier que tu redescendras du ciel avec Maman, et on rentrera à la maison tous les trois.

Je n’ai aucune passion. Rien ne m’intéresse, me captive ou me subjugue. Tout perd son intérêt à mes yeux. Humains ou animaux, activités ou objets. Je trouve rarement des gens assez intéressants pour vouloir devenir leur ami, les autres je les tolère uniquement pour pouvoir leur soutirer des choses à un moment où à un autre. Tout est calculé, rien n’est laissé au hasard. Je ne souris pas de bon cœur, je ne blague pas de bon cœur. Mais si, sur le long terme, ça peut servir mes intérêts, alors soit. Je vais sourire, je vais blaguer et me montrer d’une sympathie sans pareille. Après tout, les gens sont plus conciliants avec les personnes agréables non ? Vraiment, ils m’énervent tous, je les déteste tous. Parce qu’ils sont tous là à sourire à la vie comme si demain ne pouvait être que meilleur qu’hier. Et puis ces autres qui pleurent parce que untel les a laissés tomber comme une vieille chaussette. L’amour est une souffrance ? Laissez-moi rire. Tous si futiles à avoir mal à cause d’un cœur brisé. Je vous emmerde tous autant que vous êtes. Vous ne savez rien, vous ne comprenez rien. Vous n’avez pas le droit d’avoir mal ! Surtout quand moi j’ai vécu mille fois pire que vous. Toi, devant moi, arrête de me raconter tes problèmes, qu’est-ce que j’en ai à battre que ton rat soit mort ? Mais je te réconforte quand même. Et toi avec ta blague qui ne ferait piper mot à ton trou de balle ? Mais je suis mort de rire quand même. Et toi, mais envoie-le se faire foutre ce mec qui ne cesse de jouer avec ton cœur ! Mais je te conseille quand même.

Les gens sont vraiment futiles. Des fois, j’ai envie de frapper tout le monde. D’en attraper un au hasard et de lui arracher ses entrailles. Mais je n’ai rien d’horrible, c’est juste… Juste pour voir. Juste pour voir à quoi ressemblerait sa tête, juste pour voir si cela exciterait mon cœur. Mais je sais qu’en faisant ça, je récolterais un allé simple pour la prison des sorciers. A la place, il m’arrive de me jouer des gens, les manipuler. Lui pour qu’il se batte avec un autre, lui pour qu’il se déchire avec son meilleur ami, elle pour qu’elle trompe son petit ami … Avec moi. Dommage que ce soit interdit par la loi de forcer l’esprit des gens à tout va. J’aurais bien aimé user de mes talents pour leur souffler des rêves inquiétants au fond du cerveau. La peur dans le sommeil, ça doit être bien, non ? Mais à la longue, ce n’est jamais très drôle. Alors je les laisse tranquille, jusqu’à ce que je m’ennuie à nouveau. Je suis très hypocrite, dans le fond. Fourbe. Oh, mais ça rentre dans la définition du salaud, ça. Suis-je un salaud ? On dirait bien.

Ah, je suis vraiment fatigué. Grand-père est resté longtemps aujourd’hui. J’ai envie de fermer les yeux et dormir, dormir, dormir …

Combler l’ennui. La seule chose qui me pousse à faire aussi bien le mal que le bien. Je sais m’investir, parfois. Il m’arrive d’aider les autres, d’être présent. Ce n’est pas vraiment à contre cœur que je le fais. Je m’en fiche juste, ça ne me dérange pas. Je vous l’ai déjà dit : rares sont les personnes à susciter chez moi une réelle et simple tendresse. Elles se comptent sur les doigts d’une main, sans doute. Elles ont droit à toute mon amitié, à toute ma personne. Je n’ai pas conscience de la souffrance et alors très impulsif, je serais capable de faire n’importe quoi pour leurs beaux yeux. Je serais bien capable de me donner corps et âme. Si on me le rend bien, je finis par être possessif. Jaloux. Ces personnes sont tellement rares et chères à mes yeux, pourquoi d’autres viendraient me les prendre ? Je ne veux pas me sentir trahi. Est-ce que je veux qu’on me sauve ? Je ne sais pas. Est-ce que je ne veux pas être seul ? Je ne sais pas non plus. Au fond, peut-être que je ne souffre plus parce que je n'ai jamais cessé de souffrir.

Pitié, sortez-moi de cet ennui qui me tuera un jour. Je veux exister. Pitié, aidez-moi à respirer.