quand elle est légitime et que l'agneau défie le loup - {noah ♥}

Quand elle est légitime et que l'agneau défit le loup

feat. hannoah.&.seonglucy
$quand elle est légitime et que l'agneau défie le loup - {noah ♥} Tumblr_m6059pIrlu1qc5o5so1_500$

ce pari était d'une stupidité sans nom. s'il existait une échelle de un à dix sur l'imbécilité, il atteindrait sans problème les dix, et là à l'heure actuelle, pour essayer de se calmer un peu la miss se forçait à avoir des pensées joyeuses. pourtant, dieu sait qu'elle avait essayé d'y échapper... le problème, quand on s'appelle seong lucy, c'est que déjà pour fuir un soucis jusqu'à ce que tout le monde oublie, il n'y avait pas trente-six solutions : il fallait l'affronter. en clair, impossible de passer outre, sauf par la mort, ce qui n'était pas vraiment une pensée joyeuse pour le coup. l'hytrist fronça les sourcils, ignorant le bruit ambiant derrière elle et s'imagina en train de casser la tronche de minyun, son cousin, ou celle de anna, cette connasse qui... une autre image remplaça la précédente : elle se vit dans les bras d'un certain jeune homme, cheveux bruns un peu en pagaille, yeux noirs profonds, voix grave, lèvres posées sur les siennes avec... « bon ma belle tu te bouges le cul, on n'a pas que ça à foutre ! » la blonde rouvrit les yeux, l'air profondément irritée, mais n'accorda aucun regard aux personnes qui attendaient à quelques mètres dans son dos. et qu'est-ce qu'ils attendaient, exactement ? ils attendaient que la perdante lucy affronte ses peurs et saute à l'eau. putain, quel pari à la con...

en fait, concrètement, les élèves derrière elle ne voyaient rien de lucratif dans ce qu'ils lui faisaient faire, plus un moment marrant qu'ils allaient passer puisqu'ils savaient tous qu'elle avait la phobie des eaux troubles comme celles du lac. et le pire dans tout ça, songea la jeune femme, c'est que c'était elle-même qui leur avait dit au moment où ils proposaient que si elle perdait, elle irait faire un tour dans le lac. tu parles. ça ne les a que motivés encore plus. évidement, en cet instant lucy regrettait amèrement sa décision, le problème était que sachant qu'elle avait perdu elle n'avait pour ainsi dire... par le choix. hors, là, au bord du mini ponton, tout au bout, au dessus de l'eau noir et vaseuse, elle se demandait comment elle allait pouvoir le faire. rien qu'à la vision de cet amas d'inconnu liquide en dessous d'elle, elle avait la respiration qui accélérait. on brailla encore derrière elle, et quand elle ferma les yeux pour reprendre sa respiration dans le but de se décider à sauter, quelqu'un la poussa violemment dans le dos et elle n'eut le temps de rien avant de sentir son corps épouser parfaitement la surface de l'eau quand elle s'y immergea en entière. très vite, ayant tout d'un coup une conscience aiguë de ce qui était en train de se passer, elle fit des moulinets avec ses bras pour remonter à la surface, l'air sortant de ses poumons par de grosses bulles qui rendaient sa vision encore plus inexistante sous l'eau. l'hystrist refusa de céder à la panique, combattant avec acharnement la peur qui montait en elle comme un boulet alors qu'elle tentait d'atteindre la surface, seulement voilà : quelque chose lui agrippa la cheville. elle eut un hurlement horrifié à moitié étouffé par l'eau, et n'attendit pas de voir ou de comprendre un tant soit peu la situation pour attraper sa baguette et la diriger vers ses pieds en songeant très fort à la formule "stupéfix". un jet rouge sorti de son embout et alla frapper de plein fouet ce que lucy pensait être la créature aquatique qui l'avait attaqué. sauf que quand elle parvint enfin à atteindre la surface, et qu'elle vit qu'un de ses camarades d'y trouvait aussi alors qu'il aurait dû être au bord du lac avec les autres, elle compris certaines choses. assez pour empoigner par le cou le jeune homme et l'entrainer jusqu'à la plage.

une fois arrivé, tout le monde se regarda et murmura entre eux, sans vraiment savoir quoi faire, tandis que la blonde mis l'élève sur le dos et pointa sa baguette sur lui, lançant ensuite le sort "finio" d'une voix rendue rocailleuse et basse à cause de l'eau qu'elle avait ingurgité et de la panique qui parcourait toujours ses veines. l'hotinya repris peu à peu ses esprits, mais miss seong n'attendit pas une seconde de plus avant de se remettre debout et de lui cracher au visage « putain mais t'es vraiment trop con ! sale crétin vas ! ». incapable d'en dire plus sans céder complètement à l'angoisse qui prenait petit à petit le dessus sur elle, elle se détourna et commença à s'éloigner d'un pas vif, ignorant les gens qui l’appelaient derrière elle et faisant son maximum pour rester naturelle, alors que trois choses la trahissaient : premièrement, elle tremblait de la tête aux pieds, deuxièmement elle avait les yeux grands ouverts et enfin, elle oublia complètement de sécher ses vêtements alors qu'elle aurait très bien pu le faire avec un sortilège. ne pas penser à tout ? c'était très improbable concernant la demoiselle...

« Yah. Noah. M'en veux pas mais j'ai... entrevu... la culotte de Lucy. Et je crois qu'elle kiffe le rose. » Noah poussa un long soupir, plongeant doucement ses mains dans ses poches. Isiah avait le don pour énerver l'alpha, et ils avaient beau se connaître depuis maintenant six ans, il parvenait encore à le surprendre. S'ils ne s'entendaient pas si bien, ça ferait longtemps que le plus jeune l'aurait envoyé bouler très loin. Parce que oui, le fier loup affichait peut-être un air blasé mais ses joues n'en étaient pas moins roses à la pensée d'une petite culotte portée par la ravissante Lucy. Oui, Seong Lucy, la petite peste qui faisait chavirer son cœur depuis trois putains d'années. Enfin bon... Sale con d'Isiah. « Me dis pas ce genre de trucs, connard. Je veux pas savoir. » Il tourna la tête pour scruter l'ensemble du couloir, plutôt pour cacher sa gêne que pour s'intéresser aux élèves qui passaient. Une petite moue se dessinait malgré tout sur son visage. Ça, c'était signe qu'il savait qu'il avait l'air ridicule. « C'est marrant comme ton expression est en parfait désaccord avec ce que tu viens de me dire. » C'était pas le genre de trucs qu'il fallait dire à Noah. Surtout si on s'appelait Isiah, pour la simple et bonne raison que ce sale type réveillait chez lui une vulgarité décuplée. « Mais ta gueule ! » Sa moue de gamin n'en fut que plus visible quand il fit un pas en arrière pour éviter le rapprochement soudain de son ami vers lui. C'était ça les trois quarts du temps, avec lui. Ils passaient le plus clair de leur vie au château ensemble, avec Lucy et Haku, mais ces deux-là se frittaient constamment la gueule. Ah ces mâles, qu'ils sont bêtes. « Je pensais que ça te ferait plaisir. La prochaine fois que je vois Lucy en tenue légère, je le garde pour moi, alors. D'ailleurs... c'est marrant, ces filles qui ont une obsession pour les dentelles. Je ne les comprendrai jamais. » C'est comme si le Leniwy lui criait de lui exploser la face. Quel merdeux. Heureusement qu'il l'aimait bien. Mais pas assez pour se retenir d'au moins lui fracasser son poing contre l'épaule. « Mate pas Lucy, sale porc. » Lucy était à lui et à personne d'autre. La jalousie et la possessivité était certes un problème chez Noah, mais on ne pouvait décemment pas lui reprocher en sachant qu'il avait été seul au possible avant son entrée à Mriya Shkoly. Ce sentiment profond ne le quittait jamais, il lui fallait garder auprès de lui les personnes chères à ses yeux. Isiah faisait partie de ces personnes, mais il ne fallait pas tout mélanger. La jolie Hytrist avait presque une importance vitale... Presque, non c'était sûre, et si l'aimer était difficile à cacher, il s’accommodait volontiers à ce secret pour rester à ses côtés. Sans prétention, il supposait que ce sentiment de besoin était réciproque entre eux, bien qu'il n'en ait jamais été réellement convaincu. « Je suis sûr que la dentelle lui va trop bien, en plus... » Il poussa un râle digne du meneur des loups-garous avant de passer ses mains dans ses cheveux en assassinant Isiah du regard. « Putain, je te déteste ! J'vais saigner du nez. » Ha ha ha, le pauvre bébé. Le Jaune pouvait bien le faire chier, de toute façon, il était au courant des sentiments de Noah envers la jolie blonde et, par conséquent, l'Américain s'en fichait toujours après coup. Mais il ne fallait pas abuser des bonnes choses, alors après plusieurs autres vannes bien placées concernant la petite culotte rose de Lucy, il décida de se changer les idées. Il y avait quand même mieux à faire que fantasmer sur sa meilleure amie grâce aux fabulations de son pote, on sera tous d'accord.

C'est tout naturellement que ses pas le menèrent près du lac. Noah avait besoin de réfléchir un peu, il fallait aussi préparer la prochaine pleine-lune, et être seul lui faisait du bien. Il n'y avait rien de plus ironique mais cela le rassurait autant que ça l'accablait. Toujours était-il que la solitude ne le dérangeait plus tant. Quand il vit enfin le lac, il se sentit apaisé. Ça sentait la nature, la pureté, le calme, la sérénité. Cet endroit, de toute façon, était le havre de paix du petit loup torturé qu'il était. Le regard porté au loin, les mains dans les poches de son pantalon, portant fièrement l'uniforme des Hytrist, Noah semblait à la hauteur de son rang d'alpha. Il avait le profil de la force tranquille, du pouvoir intellectuel. Après une grande inspiration, il tourna la tête, comme pour revenir à la réalité... Et la réalité, justement, s'écrasa en plein sur sa gueule : cette réalité portait maintenant le prénom de Lucy. Elle était là, tremblante, trempée comme pas possible, les sourcils froncés. Aussitôt Noah sentit monter la rage en lui. Lucy détestait l'eau, elle en avait peur. Impossible que ça soit volontaire, pas avec une tête pareille, qui plus est. En quelques pas rapides, il arriva à son niveau, attrapant tendrement sa main. « L-Lucy ? Qu'est-ce que. » Certes ils passaient leur temps à s'engueuler, eux aussi, mais le loup ne pouvait pas la voir dans cet état, pas elle. Elle n'aimait sans doute pas cette douceur et cette attention toute particulière, d'ailleurs, mais Noah s'en contre-foutait, franchement. Quiconque faisait du mal à Lucy en payait le prix.

concentrée pour garder le contrôle d'elle-même, son seul objectif se trouvait être l'école qu'elle avait en vue droit devant, marchant d'un pas vif histoire de pouvoir l'atteindre le plus rapidement possible. tout autour d'elle était effacé, raison pour laquelle elle ne vit pas noah marcher vers elle et sursauta violemment quand il lui pris la main. ce fut comme si elle sortait d'une sorte de transe, et lorsqu'elle tourna les yeux vers lui son visage inquiet la fit à moitié revenir à la réalité. sa main était douce, chaude. pourquoi devait-il être ici au pire moment... elle ne réagit pas plus l'espace de quelques secondes, puis petit à petit elle pris conscience de la situation. pourquoi devait-il la voir dans cet état ? mouillée jusqu'aux os, vulnérable, en proie à sa panique qui ne faisait qu’augmenter et qui, elle le savait, finirait par exploser à n'importe quel moment. elle était faible, en ce moment précis, elle le savait, et être faible devant l'homme qu'elle aimait ne faisait pas partie de ce qui était acceptable à ses yeux. qu'allait-il penser ? que c'était un pauvre bébé ayant peur de quelque chose d'aussi innocent qu'un lac ? et puis quoi encore ? non, ça ne se pouvait pas. elle ne voulait pas ça. alors, même si sa main dans la sienne lui apportait tout ce qu'elle désirait maintenant, même si la douceur de sa peau l'aidait un tout petit peu à se calmer, elle l'écarta violemment d'un mouvement de bras, le fusillant du regard en lui disant d'une voix qu'elle voulait dure mais qui était pleine de tremolos « lâche-moi ! je vais très bien, j'ai pas besoin de ton aide. » heureusement pour elle, lucy avait toujours été une très bonne menteuse, seulement plusieurs choses jouaient contre elle et elle en était parfaitement consciente : noah mordrait difficilement à l'hameçon. ça n'empêcha pas la blonde de reprendre son chemin, ignorant tout bonnement l'alpha alors qu'elle se torturait mentalement parce que tout ce qu'elle aurait aimé, c'était de s'effondrer dans ses bras pour pleurer. sauf que voilà, elle avait sa fierté, cette putain de fierté de merde qui lui portait que trop souvent préjudice mais contre laquelle elle ne pouvait généralement rien, et surtout pas quand ils s'agissait de noah. combien de fois elle aurait aimé qu'il la prenne dans ses bras, qu'il lui dise qu'elle était tout pour lui et qu'elle n'avait plus rien à craindre parce qu'il serait là pour la protéger ? combien de fois aurait-elle aimé qu'il l'aime en retour...

la stupidité de ses idées la fit revenir un peu sur Terre. mais à quoi elle pensait, là ? alors qu'elle tremblait comme une feuille et qu'elle dégoulinait de partout, son esprit vagabondait volontairement vers ce foutu loup qui ne pouvait pas la laisser une seule minute en paix, on dirait. rageuse, elle poursuivit son chemin, sauf que ses tremblements se faisaient de plus en plus violents, et qu'à peine quelques pas plus tard elle fut obligée de s'arrêter. lucy tenta vainement de reprendre sa respiration, sa vision troublée par les quelques larmes qui commençaient à remplir ses yeux. elle enrageait. pourquoi fallait-il que tout ça arrive devant lui, hein ? pourquoi lui, bordel ? pourquoi pas isiah, isiah devant qui elle n'aurait pas hésité à montrer clairement qu'elle perdait le contrôle et que sa panique prenait petit à petit le dessus. elle se serait agrippé à lui, lui demandant de l'aider parce qu'elle allait finir par péter complètement un câble, sauf que... sauf qu'isiah n'était pas là, que noah se trouvait à quelques pas derrière elle et que si elle aurait aimé de tout son cœur qu'il prenne soin d'elle, ça n'arrivera pas et elle se fusilla mentalement pour ne serait-ce que le vouloir. à croire qu'elle aimait se flageller toute seule... l'hytrist avait de plus en plus de mal à respirer, et ce fut d'une main tremblante qu'elle pris sa baguette, la tenant comme si elle était sa seule lueur d'espoir. elle la dirigea vers elle, essayant de toute ses forces de se souvenir du sortilège qui lui permettrait de sécher ses vêtements, mais l'angoisse qui prenait peu à peu le dessus sur elle l'empêchait de réfléchir correctement. elle marmonna quelques mots incompréhensibles, fermant presque douloureusement les yeux alors qu'elle luttait pour ne pas perdre, mais elle le savait, c'était peine perdue. des images de son passage dans l'eau lui revinrent en flash, l'impression terrible d'être perdue au milieu d'un espace dont elle ne connaissait ni la profondeur ni la largeur, de ne rien y voir... cette sensation glaciale lui mordait la peau comme si elle s'y trouvait encore, et alors qu'elle tremblait maintenant sauvagement, ses jambes la lâchèrent et elle tomba à genoux dans l'herbe, ses mains posées à plat devant elle, ses bras la soutenant du mieux qu'ils pouvaient alors qu'elle était secouée de spasmes de la tête aux pieds. sans pouvoir y faire quoique ce soit, elle se mis à pleurer, les larmes coulant à flot contre sa volonté sur ses joues, et ce fut sans pouvoir le retenir qu'elle lâcha un « no-noah... » d'une voix basse mais claire, très inhabituelle du ton qui lui était propre en temps normal. elle se maudit haineusement de céder ainsi, mais ses pleurs redoublèrent et, tête baissée entre ses épaules, elle commençait à manquer de souffle. plus tard, elle le savait, elle allait regretter amèrement tout ce qui était en train de se dérouler sous les seuls yeux de l'homme dont elle était follement amoureuse...

Noah n'avait jamais considéré son amie comme une pauvre chose perdue. Il était évident qu'elle était forte, fière, rusée et assez intelligente pour s'en sortir quoi qu'il arrive. Pourtant, il n'y a rien en ce monde qui n'ait de faiblesse et Lucy n'était sans doute pas une exception. Elle était humaine, après tout. Ainsi, la voir dans cet état ne lui semblait pas étrange et ce n'était pas quelque chose dont elle devait avoir honte, surtout avec lui. N'était-il pas l'un de ses meilleurs amis ? Et sous un angle plus secret, n'était-il pas celui qui ferait tout pour elle ? Cette situation commençait à peser lourd sur son cœur. Bien sûr, il ne voulait pas montrer au monde entier qu'il pouvait être amoureux, surtout pas pour rien puisqu'il était persuadé qu'elle ne l'aimait pas de la même façon. Et puis, tant qu'il pouvait veiller sur elle, c'était l'essentiel. Cependant, malgré toute la bonne volonté qu'il y mettait, la tension entre eux demeurait électrique. Trop de fierté mal placée, trop de jalousie incontrôlée ; ça ne donnait rien de bon, souvent. La preuve était là : « Lâche-moi ! Je vais très bien, j'ai pas besoin de ton aide. » C'était typiquement le genre de réaction qui lui faisait mal au cœur, mais sa carapace d'homme fragile lui hurlait de réagir comme un homme inatteignable. Cet unique geste de rejet qui avait repoussé Noah quelques pas plus loin le vida presque instantanément de sa douceur. « Lucy, putain, tu m'emmerdes ! » Le loup n'était pas dupe. L'instinct animal qui sommeillait en lui, sans doute. Sourcils froncés, poings serrés, il la regardait partir. Qu'est-ce qui l'énervait le plus, dans le fond ? Qu'il se soit fait dégager pour la dix millième fois cette année ou qu'il ne puisse pas la soumettre à sa protection ? Les deux ensemble, bien évidemment. Lucy n'avait rien de chétive mais cette fois, c'était différent. Cours vers elle, Noah, allez. Ne la laisse pas partir. Arrête-la. Mais non, c'était bien trop dur. Il priait déjà pour que la demoiselle n'ait pas prêté attention à son accès de rage, à cette colère soudaine qui ne lui portait que trop souvent préjudice. Il avait tout de la lycanthropie, à raison de ne pas être continuellement sous sa forme bestiale. L'intelligente, la ruse, les approches sensibles du loup, mais il en conservait l'impulsivité, la défense agressive. Malheureusement pour le beau brun, il ne pouvait rien contrôler de tout ça, c'était dans sa peau, dans ses veines, dans son sang. A défaut de bouffer un chevreuil pour se calmer les nerfs, l'alpha donna un violent coup de pied dans une petite pierre, y concentrant toute la force dont il disposait grâce à ses aptitudes animales. La roche fit un vol plané d'au moins quelques centaines de mètres, mais il s'en fichait, il ne tentait pas de battre des records et encore moins de se défoncer le pieds. Après une légère grimace, il reporta son attention sur la jeune fille qu'il pensait déjà bien plus loin mais, surprise, elle s'était arrêtée et pointait sa baguette vers elle d'un air déterminé. Le sang de Noah ne fit qu'un tour, voyageant dans tout son corps en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Il savait pertinemment qu'il ne valait mieux pas insister ; c'était simple, elle ne voulait pas de lui auprès d'elle, elle ne souhaitait pas de ses petites attentions particulières pour la rassurer. Soit. Mais c'était bien plus fort que lui, l'amour faisait braver n'importe quelle règle. Le loup osa quelques pas discrets, refoulant sa colère et tentant d'être le plus lent possible. Il voulait lui crier d'aller voir ce connard de Caleb, si elle ne voulait pas de lui. Ou bien d'aller s'écrouler dans les bras d'Isiah, s'il était moins bien que le Leniwy. De toute façon, que pouvait-il faire ? C'était toujours Noah le plus inutile, c'est ça ? Toujours lui le plus incapable. Voilà donc tout ce qu'un simple geste pouvait faire ressentir à ce pauvre loup frustré et malheureux.

Va te faire foutre, alors, Lucy. T'es bonne qu'à ça.

Noah comptait se retourner, repartir dans son coin pour l'oublier, la mettre dans la plus petite case de son cerveau et faire comprendre à son connard de cœur que Lucy ne voudrait jamais de lui. Elle n'avait qu'à nier l'évidence, bien sûr, c'était tellement plus facile que d'ouvrir les yeux et de voir simplement qu'il était amoureux. Ah, Noah, Noah... Des deux, qui était donc le plus lâche ? Cette pensée ne lui effleurait pas encore l'esprit. Un long soupir s'échappa de ses lèvres alors qu'il accordait un dernier regard à la jolie blonde dont l'état implorait encore toute l'aide possible. Allez, il la laissait tranquille, à faire joujou avec sa baguette.

« No-noah... »

Un air condescendant s'inscrit sur son visage. C'était pas le moment de le supplier. Pourtant il tourna la tête, incapable de résister à un appel aussi fragile, uniquement audible par une ouïe transcendant l'état humain. Lucy était à terre, accablée par les pleurs et la peur. Si seulement il était bien le seul à vouloir mourir pour elle alors il ne pouvait pas la laisser là, seule, en proie à une angoisse à s'en arracher le cœur. Deux pas hésitants, un arrêt, trois pas d'une lenteur assassine, un arrêt, puis enfin une course pour combler la petite distance vers le corps tremblant de la belle. S'il était encore irrité ? Oui. S'il en avait l'air ? Plus du tout. Noah attendit tout de même de longues secondes avant de s'accroupir à ses côtés pour attraper son bras et la tirer vers lui. Peut-être n'allait-elle pas apprécier son corps chaud et rassurant, ou juste n'allait-elle pas accepter une telle tendresse venant de lui. Alors il se disait qu'elle lui devait bien ça, pour se rassurer lui-même. « Si tu bouges, je crois que je te tue. » Il plongea ses mains dans ses cheveux pour couvrir son corps grelottant, pour la réchauffer, aussi. Il déposa même un fin baiser sur sa joue, parce qu'il était tout de même un ami proche et qu'il supposait qu'il en avait bien le droit.
Ça lui faisait sans doute plus de bien à lui qu'à elle, et il le regretterait sûrement ensuite mais ça aussi, c'était plus fort que lui : il se devait de la soutenir quoi qu'il arrive. « Calme-toi, arrête de pleurer. » Plus facile à dire qu'à faire, ouais, il était au courant. C'était son immuable besoin d'être utile qui parlait. Il libéra sa main alors trempée des longs cheveux blonds de Lucy pour les remettre soigneusement en place, en profitant pour caresser sa joue. Trop de tendresse tue la tendresse, arrête Noah. C'était quoi, ça ? Un mécanisme inconscient qui lui rappelait qu'être doux avec elle était la pire erreur possible ? Il était lunatique et il n'y pouvait rien. « Pourquoi t'es trempée comme ça, qu'est-ce que t'as fait ? » Curiosité ou simple façon de laisser s'exprimer son manque d'affection ? A voir. En effet, du tout au tout, il avait changé en une seconde. Système d'auto-défense activé. Son ton était dur, coupé, presque ennuyé et blasé. Mais c'était encore cette connerie d'instinct de survie.

sing me to sleep, sing me to sleep, i'm tired and i want to go to bed...

le froid. le calme, calme insupportable, calme bien trop violent pour être innocent. solitude, seule dans les méandres de ses peurs. panique douloureuse. le noir, le noir obscurcissant ses pensées alors que l'angoisse régnait maintenant en maitre dans son cerveau. comment lutter ? comment aller à l'encontre ? dieu qu'elle détestait ça. elle détestait se sentir moins forte que ses propres frayeurs, abdiquer face à elles, ne pas pouvoir faire quoique ce soit pour les éloigner, les annihiler. lucy se savait victime d'elle-même dans ces moments là, et elle aurait pu jurer qu'il n'y avait rien de pire au monde que de devenir son propre ennemi. parce que ça signifiait se mettre en guerre contre soi-même, tenir les armes face à soi-même, choisir de se battre contre sa propre personne, ce qui, en soit, tout le monde le sait, est impossible. autant combattre son reflet, c'est la même chose. elle savait qu'elle n'arriverait pas à s'en sortir toute seule, cette fois, elle savait qu'elle avait besoin d'aide et ça la tuait de devoir appeler pour l'obtenir. elle n'était pas le genre à demander la main d'autrui, ça l'irritait rien que d'y penser, mais si elle ne le faisait pas... elle ne savait absolument pas ce qui allait lui arriver, ni comment elle allait finir. elle allait sûrement crever en s'étouffant, tiens. après tout, pourquoi pas ? il y avait pire comme mort. peut-être même qu'elle ne souffrirait pas trop avant que son cœur ne cesse de battre. qui sait ? malgré tout, ce fut bien sa voix qu'elle entendit prononcer le nom de la seule personne présente aux alentours, mais surtout la seule personne qu'elle voulait réellement à ses cotés, là maintenant. elle n'avait pas uniquement besoin d'une présence réconfortante, elle voulait la sienne. elle voulait ses mains pour la toucher, ses bras pour l'entourer, l'enlacer, elle voulait que ce soit contre lui qu'elle se laisse aller, elle voulait que ce soit lui qui la serre contre son buste. elle voulait son contact, à lui. dieu qu'elle le désirait, plus que tout, elle aurait sûrement tout donné, en cet instant, pour qu'il se retourne et vienne l'étreindre, l'enchainer jusqu'à ce qu'elle retrouve la sortie à la quasi folie qui avait pris possession d'elle.

but I'll take my time if you want to.

alors, quand elle ne sentit rien, quand son appel resta sans réponse, elle eut l'impression de sentir un gouffre sans fond s'ouvrir sous son petit corps tremblant au sol. ses pensées se mélangèrent en un tourbillons incohérent, seules quelques phrases clairs semblaient cogner dans son cerveau et s'afficher clairement derrière ses paupières closes, certaines logiques, d'autres complètement irrationnelles, toutes accentuant cette sensation terriblement douloureuse qui suintait de son cœur. il ne viendra pas. il ne te veut pas. qu'est-ce que tu es pour lui ? arrêtes de rêver. il n'écoutera pas. tu n'avais qu'à pas l'envoyer chier ! tu te prends pour qui ? tu n'as rien de spécial. tu n'es rien de spécial à ses yeux. rien. lucy gémit, en proie à sa panique qui ne faisait qu'accroitre au fil ses secondes, ne lui donnant que de plus en plus d'idées noires, de plus en plus de peurs, de plus en plus d'horreurs sous les yeux. ses doigts se resserrèrent violemment sur l'herbe, creusant des petits trous dans la terre, alors qu'elle luttait comme elle pouvait - et ne pouvait pas surtout, contre ces vagues incessantes qui lui faisaient vivre un enfer. noah, noah... où es-tu ? « je t'en supplie... » elle ne se reconnaissait plus, ne reconnaissait plus sa voix. tout avait l'air faux, autant qu'elle, et alors qu'elle se dit qu'elle allait devenir complètement folle, elle sentit quelqu'un l'agripper par le bras et elle s'échoua maladroitement contre un corps qu'elle ne reconnu pas tout de suite. puis, vint l'odeur, cette odeur délicieuse, sucrée. propre à la seule personne qu'elle voulait en cet instant. la seule personne qu'elle avait appelé, et qui était finalement venu. « noa-ah... » une plainte lui échappa, sans qu'elle ne puisse la contrôler, alors que déjà le noir commençait à disparaitre et les peurs à s'amenuiser. toujours ébranlée, elle entoura de ses bras son torse, refermant ses mains dans son dos, se cramponnant à sa chemise en des poings serrés jusqu'à faire blanchir ses jointures. « si tu bouges, je crois que je te tue. » oh, si peu, elle en avait si peu l'intention...

and I'll give you what ever you need, and I'll wait a lifetime to give it to you.

elle se laissa cajoler, pleurant de tout son saoule dans les bras de noah, perdue entre sa panique et l'étrange accès de bonheur qu'elle ressentait à se sentir simplement là, contre lui, avec lui, et surtout lui la tenait, elle, près de lui. elle et pas une autre. pas anna, pas boram dans ses pires rêves, pas toutes ses conquêtes... elle. là, en cet instant précis, il n'avait d'yeux que pour elle, et ce fut ce qui en premier lui permis de décompresser, mais aussi de pleurer à chaudes larmes, évacuant toute la pression qu'elle avait ressentit depuis qu'elle s'était retrouvée debout, prête à sauter dans l'eau. « calme-toi, arrête de pleurer. » son calme, elle le retrouvait. ses pleurs, eux, ne cessaient pas d'un iota, comme si elle avait attendu toute sa putain de vie pour pouvoir les lâcher ne serait-ce qu'un peu, enfin, devant l'homme qu'elle aimait. l'homme devant lequel elle n'avait jamais réussit à afficher des émotions aussi fortes. que devait-il penser, à cette vision, d'ailleurs ? lucy aurait pu se torturer encore plus avec ce début de questionnement, mais elle était que trop bien là où elle était pour oser briser ce moment. ses lèvres qu'elle sentit déposer un léger baiser sur sa joue envoya des milliers de papillons batifoler gaiement dans son ventre, et petit à petit, alors que noah s'évertuait à remettre en place ses cheveux mouillés et caresser sa joue, ses larmes devinrent de moins en moins drues. elle parvenait même à prendre une respiration complète, faisant parcourir un frisson du haut de son échine jusqu'à la plante de ses pieds. « pourquoi t'es trempée comme ça, qu'est-ce que t'as fait ? » elle ne répondit pas tout de suite, s'assurant d'abord de pouvoir parler sans que sa voix ne lui fasse défaut. elle se racla la gorge, essuya un minimum ses yeux... le noir sur ses doigts lui indiquait maintenant qu'elle devait avoir une gueule à faire mourir de rire n'importe qui, ce qui la fit baisser la tête alors qu'elle bredouillait d'un ton encore fragile « rien, c'était... c'était un pari stupide. ils m'ont dit de sauter dans l'eau. j'ai hésité... quelqu’un m'y a poussé. ce même quelqu'un m'a fait une farce stupide sous l'eau et m'a agrippé la jambe... j'ai paniqué. » alors qu'elle reprenait peu à peu ses esprits, elle se rendit compte de la position dans laquelle elle était, et, tête toujours baissée, se sentit rougir furieusement. « je. désolée, je... je suis désolée. j'ai... enfin tu sais. pardon. » elle se maudit plus qu'autre chose pour les quelques mots qu'elle venait de marmonner. si c'était pour dire des débilités pareilles, autant... ne rien dire du tout.

Enfin elle montrait ce qu'elle s'efforçait de cacher depuis le début. Noah était fatigué de cette lutte contre ses émotions et il savait bien que si c'était dur pour lui, ça l'était aussi pour elle. Alors pouvoir la serrer contre lui sans lancer d'insulte pour atténuer ce précieux échange, prendre soin d'elle sans afficher un air blasé, la consoler sans se montrer trop dur, ça lui faisait un bien fou. Ça pourrait être comme ça tout le temps s'ils n'étaient pas tous deux aussi fiers. Cela dit, l'heure n'était pas aux regrets et il y avait mieux à faire que penser à ça. La jolie demoiselle se frottait les yeux, reprenait sa respiration, essayer d'émerger de cet état déplorable dans lequel l'avait plongé la peur. Ce qu'elle était mignonne, à ruiner son maquillage. Bon d'accord, ce n'était pas adéquat de penser à ça non plus ; mais fallait bien penser à quelque chose pour ne pas trouver les secondes trop longues quand on attendait une réponse. Étrangement, il savait qu'il allait s'énerver quand il saurait le pourquoi du comment, alors autant s'imaginer le merveilleux pays des poneys multicolores. Sauf qu'il y avait comme une petite voix qui lui disait "reste calme, tu peux le faire. les erreurs ça arrive, et tu peux avoir des ennuis si tu dépèces un type." C'était vrai. Mieux valait préparer le coup et se cantonner à l'ami qui rassurait sa bien aimée : c'était préférable pour chacun. Si elle osait lui dire que c'était la faute de quelqu'un, si un taré l'avait poussé dans l'eau ou une connerie du genre, ledit taré se mangerait prochainement une raclée phénoménale. « Rien, c'était... c'était un pari stupide. » Et voilà, il le savait. Il prit une grande inspiration, excédé, tentant d'écouter la suite le plus calmement possible. Un pari... Non mais fallait être débile pour défier sa phobie juste pour fermer la gueule d'un sale enculé. Paix extérieure, guerre intérieure. Malheureusement pour Noah, l'inverse n'était aucunement possible. Une envie furieuse de lui hurler dessus se faisait sentir, mais il ne voulait ni la blesser ni l'énerver, et encore moins avoir l'air d'un mec qui se fichait d'elle. Cela dit, c'était si con qu'il lui en voulait presque de se faire du mal toute seule. La faute étant partagée, le "quelqu'un" subirait peut-être moins grave, c'était à voir. Qui sait comment pourrait réagir Noah s'il apprenait son identité. Et puis, ça serait une bonne façon d'énerver Lucy qui détestait que son ami prenne sa défense. Un mal pour un bien ? Il ne lui voulait pourtant aucun mal, mais que voulez-vous : un mec amoureux, c'est bizarre.
Un long soupir quitta les lèvres du beau brun quand elle s'excusa. S'excuser de quoi, au juste ? D'avoir été idiote ou de l'avoir repoussé comme un mal-propre ? C'est pas graaaaaave : la vengeance sera terrible. D'un geste mi-brusque mi-doux, preuve qu'aller contre sa nature était de plus en plus dur avec elle, il la fit doucement reculer et sortit sa baguette pour en diriger l'extrémité vers elle. « C'est bon, peu importe. » En réalité, il finirait sûrement par lui dire qu'elle était vraiment chiante à lui faire des peurs pareilles, à soulever son cœur juste pour un putain de pari. Mais ce n'était pas pour maintenant. Rapidement, mais adroitement, il prononça la formule magique censée sécher ses vêtements. Le bel Hytrist ne voulait pas qu'elle attrape froid, vous comprenez. Sauf que rien ne se produisit. « C'est quoi ce bordel. Gah, tant pis. » Il laissa tomber l'objet en bois sans y prêter plus attention. En temps normal, il aurait ragé pour avoir raté un sort ; il n'était pas habitué à ce que ça arrive, le pauvre chou. Pourtant, cette fois-ci, il s'en fichait comme de l'an quarante. Et puis, un sort de séchage, qu'est-ce qu'on s'en foutait ? A tous les coups, il s'était dit qu'il avait autre chose à faire que d'apprendre ce genre de trucs inutiles. Comme quoi ! Il n'y avait donc que la méthode moldue pour éviter le méchant rhume, ou pire. Doucement, il attrapa les pans de la veste de Lucy et la lui retira. Elle pesait bien trois tonnes, à cause de toute l'eau qu'elle avait imbibé. Après l'avoir précautionneusement posée par terre, Noah parut gêné. Il devait enlever sa chemise aussi, non ? Mais ça n'allait pas paraître un peu pervers ? Peut-être ne voulait-elle pas lui montrer son corps en plus. Oh, ça va, il savait ce que c'était qu'un soutien-gorge, et c'était rien de moins qu'une sorte de maillot de bain, le truc qu'on montre à ses amis quand on va à la piscine. Bon, ok. Il pouvait bien comprendre. Et Noah, comme un débile, se faisait sa petite réflexion en fixant la poitrine de Lucy. Il ne s'en rendait même pas compte. C'est vrai qu'à bien y réfléchir, voir les sous-vêtements de la jolie blonde était intéressant - pour ne pas dire carrément bandant et rester correct. Ah, l'histoire de la petite culotte rose remontait à la surface. Qu'est-ce qu'il allait faire si elle avait un soutien-gorge qui correspondait à la culotte en dentelle ? Damn... Aish, il soupira une nouvelle fois. « Bon, t'en fais pas, j'suis pas un pervers. Et je. Je regarde pas, ok. » Il tourna subitement la tête, les joues un peu roses, et déboutonna le chemisier de Lucy le plus rapidement possible pour le retirer, avant de se dépêcher d'enlever sa propre veste et la poser sur les épaules de la ravissante jeune fille. Ce qu'elle devait être chaude, cette veste. Le jeune loup déglutit et reporta son attention sur le visage de son amie. N'était-il pas mignon et dévoué ? Haha. Ça n'arrivait tellement pas souvent que même Lucy pouvait être choquée ! Quoi que quand on le connaissait aussi bien qu'elle, on pouvait se douter que Noah n'avait vraiment rien de méchant et que prendre soin de ses proches était une de ses priorités.

Finalement, après quelques secondes de silence, il fronça les sourcils pour se donner l'air d'être parfaitement imperméable à ce frisson de plaisir qui disait "elle porte ma veste sur sa peau nue, nyahahaha." Pourtant, un sourire perçait bel et bien sa carapace protectrice. « Ça va mieux ? » Il la rapprocha doucement et passa ses pouces sous les yeux de Lucy pour effacer les traces de maquillage. Ah, les filles. Faut arrêter de mettre des trucs pareils, ça part trop mal. « Heureusement que t'es jolie, tsk. » Ça sonnait plus meilleur ami qu'amoureux transi mais dans les deux cas, c'était sincère au moins.

en temps normal, lucy aurait sûrement explosé de rire en voyant noah rater un sort, avant de lui lancer une pique bien sentie histoire de l'énerver. mais là, pour le coup, la belle était vouée au silence, laissant au jeune homme le choix de tenir les rennes de la situation. elle n'avait, pour ainsi dire, aucune idée de comment les choses allaient maintenant se dérouler, mais elle était convaincue d'une chose : elle lui faisait pleinement confiance. c'est pour ça qu'au début, quand il commença simplement à enlever sa veste, elle ne dit rien, docile, même si elle avait une petite idée de ce qu'il prévoyait de faire. elle se demandait vaguement comment elle devrait réagir si c'était le cas : partir en courant et en criant comme une perdue ? le gifler ? l'engueuler ? profiter de la situation et jouer les aguicheuse ? lucy retenu de justesse une grimace de dégout, histoire qu'il ne la prenne pas pour lui. comment oserait-elle jouer les séductrice devant noah ? c'était tout bonnement impossible. il n'y avait rien de pire pour qu'elle se discrédite à ses yeux, et la dernière chose dont elle avait envie actuellement c'était qu'il la laisse là, en plan, à moitié à poil. à moitié à poil... ? complètement ailleurs dans ses pensées, la blonde remarqua seulement maintenant qu'il commençait maintenant à déboutonner sa chemise trempée en prenant soin de planter son regard autre part. « Bon, t'en fais pas, j'suis pas un pervers. Et je. Je regarde pas, ok. » okay. l'hytrist ne réagit pas, bien trop surprise pour ce faire et surtout ayant bien trop peur de faire quelque chose de travers pour ne serait-ce faire qu'un mouvement. certes, elle s'était douté de ses intentions quand il avait commencé par sa veste, mais le vivre désormais prenait des allures complètement différentes. noah était en train de lui ôter sa chemise. il lui ôtait sa chemise, bordel de dieu. et il fallait qu'elle reste calme, avec ça ?

ce ne fut pas un léger rose qui colora ses joues, mais bien un rouge tomate soutenu, qui lui envahit d'ailleurs une grande partie du visage alors qu'elle baissait de nouveau la tête, les yeux brillants. malgré elle, elle songea l'espace d'une seconde au soutient-gorge qu'elle avait mis aujourd'hui, ce qui n'arrangea pas son cas puisqu'elle se mordit violemment la lèvre inférieure. rose, en dentelles. oh bordel... pour n'importe qui d'autre, lucy se serait foutu comme de l'an quarante qu'il ou elle voit ses sous-vêtements, mais là c'était différent. c'était noah. l'homme qu'elle désirait le plus, bien au-delà même, et qu'inconsciemment elle ferait tout pour lui plaire, paraitre jolie à ses yeux, attirante... mais dans quelle merde elle était en train de se foutre ? alors qu'il venait juste de poser sa propre veste sur elle, la jeune femme eut un mouvement brusque de recul, presque instinctif, la tête toujours face au sol, et elle marmonna quelque chose ressemblant à ses excuses quand elle se rendit compte qu'il pouvait prendre à mal sa réaction. son sourire la rassura, et alors qu'elle le lui rendit, elle hocha doucement la tête à sa question. oui, maintenant, elle allait beaucoup mieux, c'était certain. « heureusement que t'es jolie, tsk. » cette remarque anodine et sûrement prononcée histoire de lui faire plaisir et de la détendre n'aurait pas dû la contenter à ce point. lorsque l'odeur sucrée et masculine du loup lui parvint, elle huma sans s'en rendre compte les pans de la veste qu'elle portait maintenant sur ses épaules, fermant agressivement les yeux en essayant de s'en imprégner de toute part. cette odeur n'aurait pas dû être aussi agréable à ses yeux non plus. elle n'aurait pas dû lui faire l'effet d'une explosion merveilleuse au creux de son ventre, et encore pire, elle n'aurait surtout pas dû la faire gémir comme ça. et merde... elle avait perdu le contrôle l'espace d'une seconde et un gémissement plutôt audible lui avait échappé. très bien. comment allait-elle expliquer ça à son "meilleur ami", maintenant, hein ? meilleur ami qui la regardait à présent d'un drôle d'air, d'ailleurs. « je... » ça, c'était un bon début, lucy.

un bon début, seulement, malheureusement ou heureusement pour elle, elle n'eut pas le temps de continuer sa phrase puisqu'un élève s'approchait maintenant d'eux. c'était un élève qui venait du lac, et à voir de plus en plus près, c'était même celui qui l'avait poussée dans l'eau et qui lui avait fait une farce de mauvais gout par la suite. comme si elle avait reçu une décharge, la blonde se releva d'un bond, suivit par noah de très près alors que leur camarade s'approchait d'un pas hésitant. maintenant à même pas trois mètres, il s'arrêta et pris la parole. « lucy, écoute, j'suis désolé, okay ? on oublie ? je pensais pas que tu avais à ce point la trouille de l'eau.. ». la concernée poussa un long soupir, se racla la gorge et le regarda droit dans les yeux, sourcils froncés. « garde ta salive, yongnam, je te connais assez pour savoir que tu ne penses pas un mot de ce que tu viens de sortir. vas voir ailleurs si j'y suis. ». il ne dit rien, interdit, puis ne lança qu'un bref regard à noah pour ensuite fixer un autre endroit plutôt cocasse : la poitrine pratiquement dénudée de la jeune femme. il eut un sourire déplaisant et repris d'une voix moins innocente « j'imagine que tu n'as pas envie que tout le monde soit au courant de ce qu'il vient de se produire, n'est-ce pas ? » il s'approcha encore de quelques pas, laissant ses yeux se balader sans gêne sur le corps de lucy « on peut... sûrement... s'arranger, tu sais ? ». l'hytrist recula légèrement, piquant un far alors qu'elle noua précipitamment la veste de noah histoire de cacher son intimité, et entrepris de sortir sa baguette mais... n'en eut absolument pas le temps. quelqu'un commençait à vouloir se faire entendre derrière elle, et le bruit de mécontentement qu'il lâcha lui fit comprendre qu'il était sûrement très en colère. et ce n'était vraiment, vraiment pas bon signe...

« Je... » Elle ? Elle quoi, au juste... ? Non parce que. Elle. Elle venait de gémir, là, non ? Ce petit bruit significatif, aussi discret fut-il, n'échappa pas à l’ouïe affinée du loup. Et pire encore, ce même bruit ridicule avait conditionné le cerveau de Noah et il s'était imaginé une scène un peu trop coquine, pour l'heure. Ainsi donc, ses yeux avait atterri dans le décolleté de Lucy presque automatiquement. Il était innocent, purement innocent. Ses yeux s'écarquillèrent à la vue d'un soutien-gorge en dentelle rose. Non mais. Sans rire ? C'était à croire à une caméra cachée ; on se foutait de lui. Le rouge lui monta soudain aux joues. Elle devait avoir la culotte qui suivait avec le haut, à tous les coups... Il prit une grande inspiration et tourna brusquement la tête, gêné. C'était peut-être maintenant qu'il allait saigner du nez, tien... Sauf que lui non plus n'eut pas assez de temps pour ça puisqu'il aperçut un jeune homme aux allures un peu supérieures. Noah arqua un sourcil, dérangé, oubliant bien vite cette histoire de sous-vêtements. Ça se voyait pas, qu'ils étaient occupés, là ? Qu'est-ce qu'il venait foutre là, ce type. Quand Lucy bondit littéralement pour se relever, il réprima de justesse un sursaut et se releva tout aussi vite. Ça ne sentait vraiment, vraiment pas bon. Il y avait comme une tension, ce genre d'éréthisme soudain, même, qui nous dévore de l'intérieur. Pourquoi ? Le sixième sens animal, sans doute, qui captait à merveille les émotions humaines. L'Hotinya n'avait pas l'aura de quelqu'un de vraiment sincère et en effet, quand il prit la parole pour s'excuser, Noah n'entendit qu'un crissement plutôt qu'une douce mélodie. Apparemment, c'était ce sale con qui avait poussé Lucy dans cette eau trouble qui lui faisait si peur. A cette déduction, l'alpha sentit les premières vagues de colère éreinter son corps. Oui, c'était fatiguant, il subissait le yoyo constant des émotions. A cause de ses sentiments, il avait une carte de fidélité pour les montagnes russes. Ce n'était pas sa nature que d'être agressif mais quand on joue un rôle trop longtemps, on finit par s'y accommoder. C'est bien pour ça qu'il avait déjà envie de le frapper : on ne touchait pas à Lucy, c'était un fait. Un peu trop amoureux et protecteur peut-être, mais il voulait seulement son bien. De part leurs passés presque similaires, il était d'autant plus concerné par son bien-être, il voulait tout faire pour elle et il le ferait, un jour. Si seulement il n'avait pas aussi peur de se manger le plus beau vent de toute l'histoire de la planète. Peut-être que ça serait trop dur de se faire abandonner par la personne la plus importante. Tellement plus importante que son père, cet enculé. Oups... Noah partait en vrille. Voilà tout ce que lui inspirait cet Hotinya de malheur en une simple phrase. Ça ne s'arrangea pas à son bref regard vers le loup qui fit sentir à ce dernier un tel état de rejet qu'il se voyait déjà lui faire boire toute l'eau du lac à l'aide d'une paille plantée dans le trou de son fion. Connard. « On peut... sûrement... s'arranger, tu sais ? » Ah non non non. Non non. On peut pas, non. Son regard vacillait, de Lucy à Yong Nam. Un soupir, un second, on aurait presque vu son sang pulser dans ses veines. Ce petit merdeux était trop proche de la jolie blonde. De sa jolie blonde. Alors quoi, il la terrifiait et ensuite il voulait la sauter ? Il voulait surtout un poing dans sa gueule, oui. Noah claqua sa langue contre son palais, signe que le mâle alpha allait peut-être apparaître. Les premiers symptômes d'une transformation, en tout cas, étaient bel et bien présents. A voir si sa condition d'humain allait suffire à péter la gueule de ce troufion.

D'un geste sûr, Noah attrapa la main de Lucy pour tirer la jeune fille vers lui. Après un petit sourire et quelques minuscules secondes d'admiration pour son visage si joli, il la laissa observer seule ce que ses pulsions de loup-garou provoquaient en lui. « Tu fous quoi, là ? On était en train de parler, je te signale. » Et mon poing dans ta face va te signaler que je t'emmerde. Sans prévenir, Noah se retourna vers Yong Nam et lui asséna un coup de poing bien visé. Malheureusement pour cet abruti, l'Hytrist avait une force supérieure au commun des mortels ; quel dommage. Noah se réjouissait déjà de voir le sang couler de son nez. Alors qu'il attrapait son col, il claqua violemment son front contre le sien et laissa tomber son corps endolori et surpris par terre avant de se ruer sur lui, en une position qui rappelait un loup maintenant sa proie au sol. « Tu te sens bien, fils de pute ?! » Le beau brun ne faisait jamais attention à ce qu'il disait quand il était dans cet état, et il ne regrettait pourtant jamais aucune de ses paroles. Une rotule sur le côté pour avoir un appui, les mains empêchant cet enfoiré de se débattre, son second genou vint durement taper contre les parties intimes de l'Hotinya qui hurla à la mort avant de tenter un coup vers Noah. Un coup de femmelette, d'ailleurs, que l'alpha esquiva avec une facilité déconcertante, ses nerfs le contrôlant et lui accordant l'agilité et l'adresse du loup. « Ne pense même pas à l'approcher à moins de dix mètres où je serais là pour t'égorger petit à petit à coups de griffes, je te jure. Sale enflure, paie-toi une putain de conscience. Et des couilles. » Après un nouveau violent coup dans la zone sensible, Noah se releva et se retint de vraiment lui cracher dessus, mais il avait plus de classe que ça, pas vrai ? Après un souffle court, il se tint immobile, essayant de dresser les spasmes significatifs, les sentant meurtrir ses muscles. Se transformer maintenant serait vraiment horrible, il n'osait même pas l'imaginer. Il lança un coup de pied dans les côtes de Yong Nam, excessif et surtout excédé. « Et putain, casse-toi de là ! » Ce que l'Hotinya fit en titubant et en se courbant en avant, jurant et marmonnant sûrement qu'il aurait la peau du loup pour en faire une cape. C'est ça, guignol.

Quant à Noah, il tentait de reprendre une respiration saine alors qu'il s'accroupit au sol, la tête cachée dans ses mains qui se contractaient en se mêlant à ses cheveux. A bout de nerfs, à bout de souffle, des envies de meurtre parcourant son esprit, il avait l'air... seul et pathétique. Il ne voulait pas regarder Lucy. Qu'est-ce qu'elle allait dire ? Et lui ? Il devrait encore prétendre que "personne ne touche à sa meilleure amie" quand il voudrait plutôt assurer que "personne ne touche à la femme de sa vie."

ce troufion essayait de lui passer sur le corps, ou elle avait mal compris ? "on peut s'arranger" ? et puis quoi encore ? il ignorait à qui il s'adressait, là. comme si elle, seong lucy, allait se laisser parler de cette manière. « dis-moi, t'es en train de me prendre pour une pute, là, ou j'hallucine ? ». il ne manquerait plus qu'il lui dise qu'il allait la payer pour que le tableau soit complet. et ça, ça passait pas, mais alors vraiment pas. la blonde attrapa sa baguette avec la ferme intention d'en découdre, et ce de façon violente très certainement, mais elle eut à peine le temps de faire quoique ce soit qu'une main lui agrippa le poignet et qu'elle se sentit brutalement tirée en arrière, butant presque contre le corps de noah qui la regarda un instant avant de se placer devant elle. c'était quoi, ce petit sourire qu'il lui avait adressé, là ? du genre "t'es mignonne chérie mais reste en arrière, laisse l'homme s'en charger" non mais et puis quoi encore ? putain mais les deux avaient décidé de la foutre en rogne, clairement. elle était loin d'être en sucre et le fait que, l'un comme l'autre, il la prenne pour une petite fille fragile - ouais parce que, lui proposer de la baiser pour ne pas ébruiter l'affaire c'était clairement la prendre pour une bleue, elle ne supportait pas. depuis quand avait-elle eut besoin de quelqu'un pour se sortir des emmerdes qu'elle avait eut ? bon, okay, parfois, isiah n'avait pas été de trop, et 'becca non plus, mais merde... elle n'était pas une poupée à protéger. elle savait très bien se défendre toute seule. c'était quoi cette manie que noah avait de toujours vouloir se tenir devant elle, comme un garde du corps, pour éliminer tout ce qui pourrait vouloir lui faire du mal ? aux yeux de la jeune femme, c'était presque insultant. comme s'il considérait qu'elle n'avait pas le courage ni la force de se débrouiller comme une grande. certes, ça avait un coté flatteur... mais ça, hors de question de l'avouer. l'avouer, ça reviendrait à laisser des hypothèses farfelues et des fabulations grotesques se frayer un chemin à travers son cerveau sous forme de "noah fait peut-être ça parce qu'il tient à moi plus qu'il ne le devrait...", entre autres. non, non non, non non non. tout ça devait très vite disparaitre de son esprit, ça lui faisait plus de mal qu'autre chose. impossible qu'un homme tel que lui s'intéresse un tant soit peu à une nana comme elle. son type de gonzesse, ça devrait plus être anna, ou boram... des filles sexy en toutes circonstances - dieu qu'elle aurait aimé se mordre la langue de penser ça clairement, très féminines, très attirantes... pas que lucy se voyait extrêmement laide, non, absolument pas. mais disons que... à ses yeux, les critères de noah étaient plus élevés que ceux qui concernaient sa petite personne, et il avait bien raison. l'hystrist devait faire partie des hommes les plus beaux et sexy que lucy connaissait, et encore, elle pesait ses mots. alors, pour l'avoir, il faudrait vraiment avoir un corps parfait comme... comme les deux nanas qu'elle ne pouvait pas voir en peinture. même si, pour elle, aucune fille ne le mériterait, presque.

enfin bref, songer à ses choses pareilles maintenant ne l'aiderait absolument pas à trouver une solution convenable autant pour elle que pour noah à la situation. d'ailleurs, elle aurait bien aimé le chopper par la main elle aussi et l'entrainer autre part s'il n'avait pas été... et bien, s'il n'avait pas été à ce point en colère. c'était peut-être même pire que de la colère, puisque le ton qu'il utilisait pour s'adresser à l'hotinya suintait la rage alors qu'il venait juste de lui coller un magnifique poing dans la tronche. « tu te sens bien, fils de pute ?! » okay. l'homme qu'elle aimait était désormais vraiment, vraiment énervé, et tout cela parce que sa victime avait proposé à lucy des plans foireux... la blonde ne savait plus très bien quelle émotion dominait en elle, la colère ou le plaisir - et honte à elle d'avouer une chose pareille. oui, okay, très bien, d'un coté elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver un certain plaisir à ce que noah se mette dans cet état juste parce quelqu'un s'en prenait à elle. sauf que d'un autre... bordel, qu'est-ce que ça l'agaçait ! pourquoi fallait-il qu'il s'en mêle, hein ? la jeune femme n'aurait fait qu'une bouchée de cet abruti sans couilles ! surtout qu'il le savait, en plus de ça. il savait très bien qu'elle était capable de se démerder toute seule, alors pourquoi... ? elle n'eut malheureusement pas le temps de se questionner plus que ça, les plaintes de douleur de yongnam l'arrachant à ses pensées. « ne pense même pas à l'approcher à moins de dix mètres où je serais là pour t'égorger petit à petit à coups de griffes, je te jure. sale enflure, paie-toi une putain de conscience. et des couilles. » lucy eut la très étrange sensation à la fois agréable et désagréable que son cœur tombait en chute libre dans sa poitrine et que son estomac se tortillait dans tous les sens. elle se mordit si furieusement la lèvre inférieure qu'elle se l'ouvrit légèrement, laissant échapper un petit gémissement de douleur. ça ne... ça ne devrait pas lui faire plaisir à ce point. oh non non non, elle devait se l'interdire, et arrêter de songer à des choses comme ça qui ne feraient que la faire souffrir bien plus à l'avenir, quand toute cette scène serait terminé et que noah lui dirait, encore, que personne ne touchait à sa meilleure amie. bordel de merde... « et putain, casse-toi de là ! » l'hytrist se fit violence pour reporter son attention sur la scène qui se déroulait devant elle et à laquelle elle assistait, impuissante. l'hotinya s'éloigna petit à petit, courbé en deux sous la douleur, grommelant des paroles incompréhensibles pour lucy, laissant noah planté là, accroupit au sol, le visage entre ses mains.

elle hésita quelques instants, ne bougeant pas d'un pouce. les yeux rivés sur l'homme qu'elle aimait, elle se demanda ce qu'il convenait de faire, jusqu'à ce qu'au final sa colère reprenne le dessus. elle soupira, sourcils froncés, poings serrés. « putain mais t'es vraiment chiant, c'est pas possible ! regarde-toi, t'es à deux doigts de perdre le contrôle et de te transformer en loup. si tu ne t'en étais pas mêlé ça ne serait pas arrivé, t'es content ? » elle ponctua ses reproches d'un claquement significatif de langue, agacée au possible. seulement voilà... elle avait aussi pleinement conscience que ce ne serait pas en lui balançant tout ça que ça arrangerait les choses et qu'elle le calmerait, aussi furieuse soit-elle. elle fixa son dos courbé, ne sachant trop que faire, ou plutôt, ayant une très bonne idée mais ne sachant pas vraiment si elle devait l'appliquer ou non. elle n'avait jamais agit comme ça avec lui... qu'allait-il en penser ? et si c'était trop risqué ? et s'il découvrait ses sentiments qu'elle avait de plus en plus de mal à cacher pour lui ? qu'adviendrait-il... ? elle n'eut pas le temps d'y réfléchir d'avantage, cependant, parce qu'elle sentait que la colère de noah ne faisait qu’accroitre et que si elle ne faisait pas quelque chose, là, maintenant, les conséquences pourraient être désastreuses. il n'y a rien de pire qu'un loup-garou transformé par un trop plein de rage. oubliant qu'elle était déjà meurtrie, elle se mordit une nouvelle fois la lèvre inférieure, ravivant la douleur et le saignement, se traitant de conne stupide et crétine pour avoir oublier quelque chose d'aussi... hm. néanmoins, cela lui permis elle ne savait trop comment de bouger, et elle s'avança lentement vers le loup, s'accroupissant derrière lui. elle tendit les mains, hésita encore un peu puis les posa sur ses épaules, serrant de ses petits poings sa chemise tout en collant son front à son dos. « noah... calme-toi. » elle commença à lui caresser la peau à travers sa chemise avec ses pouces, colla ensuite sa joue à la place de son front, répétant quelques paroles visant à apaiser le jeune homme, malheureusement... elle n'avait pas l'impression que ça marchait des masses à l'écoute de la respiration rapide et grondante de noah. « s'il te plaît... noah... » une autre idée lui vint en tête et... la fit rougir comme une écrevisse grillée. heureusement pour elle qu'elle était derrière le brun et qu'il ne pouvait pas la voir, parce que là... même ses yeux brillaient tellement elle était gênée par ce qu'elle allait faire. oh, parce que oui, elle allait le faire. il fallait bien, vu qu'il ne semblait pas reprendre son calme, et que... oui, ça allait sûrement marcher. après tout, pourquoi ça ne marcherait pas ? elle avait déjà vu sa mère le faire avec son père à un moment où il était en train de péter les plombs, et malgré l'aspect bizarre qu'avait cette démarche, ça fonctionnait à chaque fois. bon... lucy pris une grande inspiration, se releva et alla se positionner devant noah, s’asseyant devant lui de sorte à ce que sa poitrine soit au niveau de sa tête. elle remarqua le regard interrogateur de l'hytrist mais ne prononça absolument aucun mot tandis qu'elle déboutonnait la veste du jeune homme qu'elle portait pour simple haut, dévoilant de nouveau son soutien-gorge rose en dentelles. sans attendre, de peur de rebrousser chemin au dernier moment, elle pris le visage de noah entre ses mains et l'attira contre elle, posant sa joue contre son buste, entre ses seins maintenus par le sous-vêtement. elle pris une nouvelle grande et profonde inspiration, sentant son cœur s'affoler. lucy avait parfaitement conscience qu'il pourrait l'entendre, et même le sentir pulser contre sa joue et son oreille, mais c'était purement le but, parce que ce son et aussi cette position chaude et intime calmait très bien les nerfs à vif. elle caressa les cheveux emmêlés du loup, le serrant légèrement contre elle. « tu entends... ? tout va bien. tu m'as protégée et je n'ai rien, grâce à toi. » elle n'avait peut-être pas été au bord de la mort, mais la rationalité n'était pas vraiment le but en cet instant. tout ce qui comptait, c'était qu'il reprenne son self-contrôle. elle resta quelques instants comme ça, sans bouger, le laissant écouter sa respiration et son cœur battant à travers sa poitrine, espérant que le contact de sa peau chaude allait l'aider à remettre ses idées en place. elle évitait un maximum de songer à ce qu'elle était en train de faire, et surtout à ce qui se passerait par la suite, sachant très bien qu'elle allait devoir trouver une explication plausible à ce geste. « aller amour, calme-toi... » et meeeeerde. et merde. merde merde merde. le surnom... ce surnom était sortit tout seul. ça c'était pire que tout. comment elle allait réparer un truc pareil ? mettre ça sur le compte de la situation ambiguë ? hm. oui. non. raah, comment savoir ? histoire de cacher sa gêne, elle repris le visage de noah entre ses mains, le plaça devant le sien et lui adressa un sourire rassurant avant de se relever en reboutonnant la veste. « je te la laverais avant de te la rendre, t'inquiète pas. ça va mieux ? » ça avait l'air, en tout cas, puisqu'il ne semblait plus sur le point d'imploser. elle lui adressa un autre sourire, tout ce qu'elle souhaitait en cet instant étant de partir loin d'ici pour aller noyer sa honte dans une bière, et éventuellement partager une clope avec cody histoire d'elle-même se calmer. la culpabilité commençait déjà à l'envahir... elle alla récupérer sa propre chemise trempée au sol, puis adressa un signe de main à noah. « on se voit au dîner ! merci pour ton aide. » et maintenant, elle le remerciait en plus de ça ? il n'était pas dupe, il n'allait pas mordre à l'hameçon. néanmoins, elle se retourna et commença à se diriger vers l'enceinte de l'école... comment prendre la fuite, haha.

« Putain mais t'es vraiment chiant, c'est pas possible ! » Ouais ouais, ça va. Ferme ta gueule, toi aussi. Il s'y attendait, ce n'était pas une surprise, mais ça avait le don de l'énerver plus qu'il ne l'était déjà. Noah aurait pu psychologiquement s'y préparer pendant deux ans que ses nerfs n'en auraient été que plus atteints. Cela dit, elle marquait un point, il s'était davantage irrité en frappant Yong Nam. Et encore, il avait eu assez de conscience pour ne pas y mettre toute sa force, sans quoi cet enculé aurait probablement fini à l'hôpital. Et pourquoi, au final ? Pour un pari, une blague de merde et un mot de trop. Le fait que la demoiselle meurtrie soit Lucy y était évidemment pour beaucoup et, à cette pensée, l'Hytrist se damna, supposant mériter l'enfer pour ce genre de sentiments. Ça le rendait malade, si malade. Quand il y regardait de plus près, il n'y avait aucune solution, aucune échappatoire et pire encore, aucun moyen pour se taper le plus beau happy ending du siècle. C'était une cause perdue et Noah finissait par ne plus y croire après trois longues années à trimer pour rien, à la regarder s'intéresser à d'autres personnes que lui, à l'imaginer dans les bras d'un autre, et à se cantonner au rôle d'ami qui ne ressentait rien d'ambigu entre eux. Dieu que c'était faux. Il lâcha un rictus en se faisant remarquer qu'au fond, il n'y avait jamais cru. Ce que c'était drôle. Alors s'il était content ? ... Non, pas vraiment, non. Un spasme bouscula soudain tout son corps, crispant ses doigts et le forçant à s'appuyer au sol pour ne pas ressentir de trop vives douleurs. Ah mais putain, parfois il aimerait juste mourir et en finir avec cette putain de malédiction. La lune, mon cul, ouais, cette salope. Voilà. Ses pensées ne ressemblaient plus à rien, il n'était capable que de proférer insulte sur insulte. Aussi préféra-t-il rester muet face à la remarque de Lucy pour ne pas rendre leur relation plus chaotique encore, sachant très bien que dans une telle situation, il serait peut-être capable de s'en prendre à elle aussi. Chose qu'évidemment il ne se pardonnerait jamais si cela venait à arriver. Il fallait donc qu'il garde le contrôle sur son corps et qu'il calme ses nerfs le plus vite possible. Cependant, cette angoisse rajouta à l'engourdissement de ses muscles qui peu à peu le faisait se sentir trop animal à son goût. Ah, les transformations... Ce n'était pas si éreintant lorsque c'était volontaire, mais ça l'était sûrement moins que les soirs de pleine-lune. Pourtant, rien à faire, la rage coulait dans ses veines et nourrirait sûrement ses organes jusqu'à ce que ses gènes refoulés ne soient exacerbés. Son souffle court finissait par l'étouffer, et toutes ces sensations avaient beau être soudaines et élancées, elles étaient aussi perpétuelles et il ne pouvait définitivement pas y échapper. Noah ne pouvait, semblait-il, jamais fuir.
Le bel Hytrist, d'ordinaire assez calme bien qu'agressif, l'un n'empêchant pas l'autre dans sa drôle de personne, se voyait déjà imposer à Lucy l'horreur de sa transformation. Non, il ne fallait pas. Sans doute avait-elle déjà assisté à l'une d'elles, puisque Noah, sans en abuser, aimait beaucoup sa condition de loup et se voyait parfois accablé par l'envie de courir à toute allure et de partir très loin. Tant et si bien que la seule façon pour lui d'aller mieux était de répondre à ce véritable besoin et de partir, de vivre de manière animale, sans personne pour contrarier sa petite vie, sans personne pour l'énerver. Ce qu'il aimerait le faire, là... mais la transformation ne serait vraiment pas des meilleures alors plutôt éviter. Ainsi, il se redressa légèrement, faisant appel à toutes ses forces pour réprimer les spasmes et les blessures qui se creusaient dans ses entrailles. Tenter de respirer calmement, voilà, comme ça. Sa tentative, justement, était désastreuse mais des bras rassurants vinrent se nouer autour de lui, lui procurant une vague de chaleur. Presque instinctivement, Noah ferma doucement les yeux à ce délicat contact.

« Noah... Calme-toi. » C'était comme si la situation s'était inversée. Non, en fait, elle était bel et bien inversée. C'est lui, maintenant, qui croulait au sol à lutter contre sa nature, et c'était lui qui devait se calmer à tout prix. Incapable de dire quoi que ce soit, ou réduit au silence par la peur d'envenimer leur relation, il laissa de nouveau l'unique place au bruit du vent. Les caresses de Lucy lui faisaient pourtant tant de bien. Mais pas assez, visiblement, pour adoucir sa frénésie naissante. De fins tremblements parcouraient ses membres ; c'était si mauvais signe. Sa voix, sa si jolie voix... Même ça, ça ne l'apaisait pas. Il voulait bien lui faire plaisir et pouvoir résister à cette perte de contrôle intempestif, mais comment ? Le jeune alpha ne pouvait simplement rien faire d'autre que subir sa rage, alors un peu de présence, pour le rassurer, cela avait quelque chose de parfait. Un large trou béant se créa dans tout son être quand il perdit ce seul contact si précieux. Où allait-elle ? Elle le laissait tomber ? Elle ne voulait sûrement pas voir l'horreur d'une transformation involontaire et c'était compréhensible, après tout. Un soupir mourut dans l'air alors que Noah baissa la tête. Il avait l'habitude d'être seul dans les moments les plus difficiles, alors qu'est-ce que ça changeait ? Beaucoup de choses, malheureusement pour lui. Même elle, elle l'abandonnait. Pourtant, absolument pas. Il releva brusquement la tête, interloqué, ses mouvements un peu trop vifs manquant de le démembrer à chaque instant. Mais qu'est-ce qu'elle fabriquait... Lucy ? Tu fous quoi ? Il n'eut même pas le temps de se rendre compte de quoi que ce soit qu'il avait la tête dans sa poitrine, la vue sur le sein droit. Noah écarquilla les yeux. Pourquoi de l'enfer, il venait de passer au paradis en une seconde ? La vie était vraiment surprenante. Et puis son cœur... Son cœur. Il battait la chamade. C'était un son merveilleux à entendre. Pourquoi était-il si excité, ce petit ? Parce que Noah voyait les sous-vêtements de sa propriétaire ? Ou parce qu'il était contre elle... ? Tant de questions qui bousculaient violemment les neurones du jeune homme ; c'était un paradis très curieux. Et cette douceur. Rares étaient les moments de ce genre avec Lucy, trop rares ; ça lui donnait envie de lui crier "je t'aime, idiote, ouvre les yeux." Mais ça, ça ne sortirait pas si facilement d'entre ses lèvres. « Tu entends... ? Tout va bien. Tu m'as protégée et je n'ai rien, grâce à toi. » Ses muscles commençaient à se détendre, il le sentait bien. Même si la belle Hytrist disait cela dans l'unique but de le calmer, ça lui allait quand même. Ses tremblements, bien qu'encore présents, perdaient en vivacité à mesure que son cœur réalisait qu'il n'était plus si loin de son âme-sœur. Noah vint doucement poser ses mains sur la taille de Lucy avant de les passer dans son dos. C'était mieux que toute parole. Tout ce qu'il voulait, c'était entendre sa voix, encore ; s'il pouvait rester comme ça pour l'éternité, il voulait bien aussi, à la limite, tellement sa peau était douce. A envoyer le plus pur des anges en enfer. « Allez amour, calme-toi... » En un souffle, il répondit quelque chose de parfaitement inaudible. Comme quoi il essayait, sans doute. Il ne voulait pas avouer de vive voix qu'elle était en train de le sauver d'une atroce douleur, mais c'était totalement évident aux vues de son comportement qui semblait dès lors moins rustre et moins énervé. Attendez, quoi. "Amour" ? Elle l'avait appelé "amour" ? Quand il réalisa avec trente secondes de retard, le cœur de Noah s'arrêta pendant ce qui lui sembla trois bonnes heures, puis il pompa son sang vitesse grand V, comme s'il était au bord de l'évanouissement. Ce n'était pas le moment de jouer avec ses nerfs. Cela dit, être son amour était la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Bientôt il ne fut plus meurtri par les douleurs et le mal-être incessants. Il se sentait bien ; si bien même qu'il pouvait s'endormir sans problème contre elle, jusqu'à prier pour ne pas se réveiller. Décidément, personne ne devinerait que Noah pouvait être si amoureux. « Lucy, je. » On ne lui laissait jamais le temps de rien dire, à ce pauvre loup. La demoiselle redressait son visage, le séparant de cette si douce sensation, avant de lui sourire et de dire des trucs dont il se fichait complètement. Il ne les entendait même pas, à vrai dire, bien trop obnubilé par les lèvres de la belle, si proches des siennes. C'était le moment idéal pour l'embrasser, non ? Il le devait ? Elle l'avait appelé "amour", il pouvait bien se permettre une erreur, lui aussi.

L'américain n'en eut pas le temps, une fois encore. Toujours pris au dépourvu de tout. Aish. Il abandonnait définitivement l'idée de tenter quelque chose avec elle. C'était trop pour son petit cœur. Après un long soupir, il lui rendit son sourire pour lui assurer qu'il allait mieux et la regarda s'éloigner. Mais de rien, pour l'aide... Il est à ton service, le pauvre. Lentement, il entreprit de se relever et à sa grande surprise, ses muscles supportaient l'effort et son corps semblait avoir échappé au pire. Dieu merci, il n'était pas difficile de se remettre rapidement d'un début de rage extrême. N'était-ce pas, après tout, ce qu'il faisait depuis qu'il avait onze ans ? L'habitude, bien sûr.
Pourquoi partait-elle... C'était à cause du surnom ? A cause de ses sous-vêtements ? A cause de lui ? Dans tous les cas, ce n'était pas la peine de fuir en feintant le naturel. Ce n'était pas dans la nature de Noah de lui courir après, elle faisait ce qu'elle voulait, mais elle avait brisé un si beau moment qu'il lui en voulait presque. Et puis finalement... L'amour a raison de tout. Un pas après l'autre, il s'assura qu'il était en mesure de courir puis il s'élança pour attraper son poignet et brusquement la retourner en la tirant vers lui. Oui, encore. Mais cette fois, elle ne lui échapperait pas. Il la serrait si fort contre lui qu'elle pouvait peut-être étouffer mais il s'en moquait. Ses cheveux sentaient bon. Si bon qu'il plongea ses doigts dans sa chevelure blonde, comme pour voir s'ils étaient aussi doux que leur odeur. Son autre main, quant à elle, se promenait avec une lenteur affolante dans son dos. « Attends, pars pas maintenant. » Les lèvres du beau brun frôlèrent sa joue, son nez caressa le sien, pour qu'enfin ses yeux admirent son visage tellement parfait de si près, ses doigts descendant dans sa nuque. Alors, il le faisait ou pas... ? D'ordinaire, il ne doutait pas vraiment, mais il savait pertinemment que les conséquences ne seraient pas des meilleures une fois qu'ils auraient réalisé ce qu'il se serait possiblement passé. Mais ne dit-on pas "qui ne tente rien n'a rien" ? A cette simple pensée, son cœur encore sous adrénaline, il déposa ses lèvres sur la bouche joliment dessinée de Lucy. Ah, Dieu, c'était ça, se sentir libre ? Il était là, le moment idéal. Noah pouvait bien embrasser qui il souhaitait, il n'arriverait jamais à ressentir de telles sensations dans son ventre ou dans sa tête, ou nulle par ailleurs, de toute façon. Il lâcha un soupir de plaisir avant de se détacher de quelques millimètres. Et puis, finalement, c'était trop bon pour manquer sa chance. L'alpha ne résista pas à la seconde dose ; au pire, ce n'était qu'un baiser. C'est ça, non ? Il ne la violait pas, non plus. Ainsi donc, il osa chercher sa langue et la mêla à la sienne pour l’entraîner dans un baiser qui éclaircirait tellement de choses mais en assombriraient sûrement beaucoup d'autres. Qui pouvait résister à cela, mh ? Faible homme, si vous voulez, il voulait bien l'être si ça, c'était le lot de consolation.

Enfin, il jugea bon de mettre fin à ce surprenant échange. Quitte à se prendre la plus belle claque du monde, ça avait valu le coup, selon lui. Noah se recula en déglutissant. « Je m'excuserai pas. » ... Petit rebelle ! Essaie de te taire, pour voir ?

il fallait qu'elle se casse d'ici, oh oui il le fallait. et très vite. si elle restait ici, certaines choses pourraient bien être dites alors qu'elles ne devaient absolument pas l'être. lucy n'avait, et ça c'était certain, vraiment aucune envie de sortir là maintenant ce qu'elle contenait en elle depuis plus de trois ans déjà. trois années à n'aimer que lui, trois années à ne voir que lui, trois années à essayer de forcer son cœur à voir ailleurs sans aucun résultat. il ne manquerait plus maintenant que noah soit au courant, que sa langue se délie pour laisser échapper le mot de trop et qu'il comprenne alors qu'elle était follement amoureuse de lui. qu'est-ce qui se passerait, dans ce cas ? la blonde n'osait même pas l'imaginer. dans le meilleur des cas il lui dirait que ça ne le "dérange pas et qu'ils peuvent continuer leur relation comme avant", comme si elle n'avait rien dit, sauf que... tout le monde le sait, ça, ce sont des mensonges. quand quelque chose d'aussi important que des sentiments est dévoilé, on ne peut pas faire comme si de rien n'était. c'est comme essayer de se taire quand on se retrouve devant une injustice des plus déplorable, c'est impossible. enfin, du point de vue de l'hytrist, en tout cas, ce n'était pas pensable. le loup ne pourrait jamais ignorer et agir avec elle comme il l'avait toujours fait après qu'elle lui ait avoué son amour. tôt ou tard, il finirait par s'éloigner, et par la fuir pour qu'elle ne se fasse pas de fausses idées... oh, lucy ne s'en faisait pas, vraiment pas. son amour était à sens unique, il n'y avait aucun doute là-dessus. elle en était si certaine qu'elle aurait pu y mettre sa main à couper - heureusement pour elle qu'on ne lui avait pas demandé de le faire, d'ailleurs.

ce fut donc d'un pas décidé qu'elle s'éloigna, peut-être trop rapidement pour être crédible, mais qu'importe. là, le plus important, ce n'était pas de le convaincre, c'était de fuir, fuir très loin. une chose qu'elle détestait peut-être, mais qu'avec lui elle avait trop souvent tendance à faire, faute de mieux. preuve que ce connard en slim lui faisait bien trop perdre ses moyens à son gout... dieu qu'elle se détestait d'être aussi faible devant lui, face à lui. elle ne pouvait faire autrement, et ça c'était sûrement le pire. ne pas avoir le choix face à ses émotions et à ses sentiments la rendait folle, elle aurait largement préféré ne jamais tomber amoureuse de son meilleur ami mais ce qui était fait était fait. maintenant, la seule chose qu'elle pouvait encore faire c'était de s'assurer qu'il ne le découvre jamais, et donc partir loin devenait la seule option qu'elle possédait. yeux rivés sur l'école, elle allait accélérer encore le pas quand, pour la elle ne savait combien de fois aujourd'hui, noah l'attrapa par le poignet et la retourna pour la serrer contre lui. elle eut un temps d'arrêt, surprise, et lâcha une plainte à peine audible quand son embrassade se fit plus forte et qu'elle manquait d'air. ses mains qu'elle sentait dans son dos la firent frisonner « attends, pars pas maintenant. ». son cœur rata un battement. qu'est-ce qu'il était en train de faire ? qu'est-ce qu'il croyait faire ? complètement perdue, la jeune femme se laissa aller, un peu entre deux eaux, tandis que lui passait ses mains dans ses cheveux et prenait de grandes inspirations comme pour mémoriser à vie son odeur. elle ne savait pas comment réagir, ni ce qu'elle devait dire, alors elle le laissa faire, et il ne se priva pas, bien au contraire... elle sentit ses lèvres glisser dans un frôlement délectable contre sa joue, leur visages étaient si proches... ce ne fut qu'à partir du moment où noah planta ses yeux dans les siens qu'elle su qu'il allait maintenant lui être très difficile de ne pas craquer. avec si peu de distance entre eux... elle pouvait admirer tous les traits dans ses iris couleur chocolat, ça lui fit tellement perdre la tête qu'elle avait l'impression d'être complètement happée par l'intensité avec laquelle il la fixait. elle chercha quelque chose à dire, n'importe quoi pour essayer de se défaire de cette situation, quand ce dont elle s'y attendait le moins se produisit. il l'embrassa. cette information mis un moment si long à atteindre son cerveau qu'elle n'eut d'abord absolument aucune réaction, stoïque, mais très vite, la chaleur humide des lèvres de noah contre les siennes enflamma sa raison. trop vite à son gout, avant-même qu'elle ne puisse pleinement le réaliser, il s'écarta légèrement. lucy pensa l'espace d'un instant que c'était finit, et elle allait presque prier pour plus, mais elle n'eut pas le temps ne serait-ce que d'y songer qu'il revint à l'attaque, mais cette fois... elle crut réellement qu'elle allait s'évanouir. sa langue chercha la sienne, intensifiant le baiser, et la petite blonde, paumée dans l'océan d'émotions atomiques qui la dévastait, ne pu que répondre, suivre la cadence, jouer avec lui et surtout perdre contre lui. c'était si bon, si incroyable que ça lui donnait envie de pleurer, et quand un gémissement tremblant lui échappa, elle se demandait même si elle n'allait pas fondre en larmes pour la seconde fois en l'espace de quelques minutes. elle passa sa main derrière la nuque du jeune homme, s'accrocha à lui comme si sa vie en dépendait et fronça les sourcils dans l'espoir de ressentir encore plus de sensations alors qu'elle était déjà assaillit. seulement voilà, comme on dit, même meilleures choses ont une fin, et noah finit par stopper leur échange, s'écartant d'elle par la même occasion, la laissant là, pantoise, encore complètement ébranlée par ce qu'elle venait de vivre.

pourtant, quelque chose commença à s'insinuer dans son esprit. « je m'excuserai pas. » hein ? lucy releva la tête, observa un moment le loup le regard et l'expression vide, alors que sa folie et son ivresse passagère s'évaporèrent peu à peu et que des pensées biens précises faisaient leur chemin. qu'est-ce... que venait-il de se passer, au juste ? avait-elle rêvé ? s'était-elle un peu trop laissée allée par ses fantasmes inavoués ou... ? évidement que non. la jeune femme était peut-être affaiblie par ses sentiments, elle n'en restait pas moins logique et terre-à-terre : elle n'aurait jamais pu imaginer un truc pareil. ça avait été bien plus... puissant que dans ses petites rêveries de nana énamourée. noah venait donc de l'embrasser. il venait de lui rouler une galoche si extrême que ça l'avait même fait complètement perdre les pédales. pourquoi... ? la blonde baissa la tête. alors quoi... une paire de nibards et ça y est, il voyait les choses en grand ? comment avait-il... ? il avait sûrement dû croire que le fait qu'elle lui plonge le visage entre ses seins signifiait qu'elle était super ouverte à plus. sa dernière phrase ne faisait que confirmer tout ça. lucy serra ses poings jusqu'à s'en faire mal, mâchoire crispée et regard volontairement planté sur ses pieds. comment avait-il pu faire une chose pareille ? se jouer d'elle ainsi ? décidément, les hommes ne restaient que des hommes, peu importe à quel point on pouvait être proche d'eux. « tu te moques de moi... ? » sa voix tremblait sous l'effet de la rage mêlée à la peine déchirante qui montait doucement en elle, mais pour le moment, sa colère dominait. « c'est ça noah ? tu te moques de moi ?! » brutalement, elle releva la tête, les yeux remplis de larmes qu'elle se forçait à ne pas laisser couler. elle ne lui offrirait pas ce cadeau, oh que non. elle poussa un bref soupir de déception, préférant finalement regarder partout ailleurs que devant elle. tête tournée, ses yeux accrochèrent la forêt non loin de là. ses jambes commençaient à flageoler. il fallait qu'elle s'en aille, très vite, pour pouvoir extérioriser ses émotions en toute liberté, chose qu'elle ne s'accorderait absolument pas devant lui. « t'as pas le droit.... t'as pas le droit de jouer avec moi comme ça. alors quoi ? tu m'as vue en sous-vêtements et ça t'a soudainement donné des idées ?! tu me prends pour qui ? anna ?! hein ? TU TE FOUS DE MOI PUTAIN DE MERDE. » elle fut secouée d'une envie si violente de le frapper qu'elle pris la première chose qui lui venait sous la main - sa propre chemise, et qu'elle la balança sur lui, rageuse. ça faisait si mal... ! elle eut un instant d'hésitation, puis finit par déboutonner la veste de noah, s'y prenant à plusieurs fois tellement ses mains tremblaient. elle parvint à l'enlever, se retrouvant en soutien-gorge à la vue de tous, jetant sa veste à la suite de sa chemise contre lui et ne pu retenir un sanglot qu'elle ravala aussitôt, les larmes perçant finalement ses yeux. elle jeta un regard acide et déchirant à l'hytrist, sa douleur commençant à prendre le dessus sur elle, et sans attendre quoique ce soit elle se transforma, laissant sa forme animale la guider. maintenant fennec, elle tourna les talons et partit en courant vers la forêt, désireuse de se retrouver seule et de courir jusqu'à perdre haleine pour annihiler un minimum la peine qui la tourmentait. elle ne savait pas quelle était la réaction de noah et elle ne voulait pas savoir... là, maintenant, tout de suite, son seul souhait était de ne plus jamais se retrouver devant lui jusqu'à nouvel ordre.

Pourquoi ce regard ? Pourquoi cette insistance sur son état déplorable ? Noah avait tout d'un petit garçon qui aurait volé une sucrerie tant il la désirait et, tant bien que mal, il tentait de paraître le plus normal possible. Qui le pourrait après un tel baiser ? Il fallait être stupide pour ne pas alors remarquer la palette de sentiments qu'il venait de lui délivrer sur un plateau. Il n'y avait rien de plus explicite alors pourquoi ne réagissait-elle pas ? C'était si frustrant que le pauvre loup était mal à l'aise. D'ordinaire, il était pourtant dans son élément : des filles à embrasser, il en avait toujours à ses pieds, sans prétention. Certes, ce n'était sûrement pas très glorieux mais il aimait plaire, il aimait se savoir important, il aimait être quelqu'un de reconnu, peu importe s'il s'agissait d'une raison totalement superficielle. Tant qu'il existait, après tout. Alors pourquoi n'existait-il toujours pas, aux yeux de Lucy ? Noah baissa son regard en scrutant sur le côté, histoire de voir autre chose que cet étrange expression sur le visage de la jolie Hytrist, et il réfléchit en se concentrant autant qu'il put sur l'herbe fraîche brassée par le léger vent. Peut-être aurait-il dû s'abstenir quant à lui faire remarquer que pour rien au monde il ne regretterait et n'oserait donc pas s'excuser ; il donnait l'impression d'être un condamné qui avait fauté pour la juste cause et qui porterait sa satisfaction personnelle au-delà de la mort. « Tu te moques de moi... ? C'est ça, Noah ? Tu te moques de moi ?! » Le jeune homme releva lentement le regard, hésitant. Qu'est-ce qu'elle avait à crier comme ça, ça n'allait pas dans sa petite tête... ? Décidément, il n'y avait rien de normal, dans cette journée, ou alors leur quotidien était à mourir d'angoisse. Il déglutit, sentant la rage émaner de son corps tremblotant. Larmes, colère, pleurs, amour, haine. Non, vraiment, il n'y avait rien de très idéal dans tout cela. Personne ne comprenait rien à rien, Noah n'en pouvait plus. Ils étaient tous débiles, aucun neurone dans leurs putains de cerveaux. En quoi se moquait-il d'elle, au juste ? Oui, un baiser, et alors ? C'était interdit de crever d'amour pour elle pendant qu'elle se faisait sauter par on-ne-savait-qui ? Bordel de merde ! Si quelqu'un était à la recherche de l'ascenseur des émotions, c'était par ici.

Le soupir de Lucy lui tira quelques frissons, calmant presque instantanément son agressivité sur le point d'exploser. Qu'est-ce qui allait lui tomber sur la gueule, encore, mh ? Il était curieux de voir ça. Noah en avait tout simplement ras-le-bol des humeurs de tout le monde ; il avait déjà les siennes à supporter et ce n'était pas peu. Il en était si prisonnier qu'il tentait d'y échapper la moitié de son temps. Ainsi, après avoir amoché le visage d'un abruti, il valait toujours mieux rester calme. C'était, en tout cas, dans son plus simple intérêt. Se faisant donc violence pour ne pas répondre sur la défensive, il se contenta de lui adresser un regard des plus énigmatiques et noirs à la fois. « Alors quoi ? Tu m'as vue en sous-vêtements et ça t'a soudainement donné des idées ?! Tu me prends pour qui ? Anna ?! Hein ? TU TE FOUS DE MOI, PUTAIN DE MERDE. » Ok, là ça n'allait vraiment plus. Ses sous-vêtements, sans déconner ? Et c'était sa supposée meilleure amie qui lui sortait un truc pareil, en plus, alors qu'il était évident qu'il n'était pas le genre à se taper quelqu'un pour un peu de dentelle. Elle devrait savoir ça. Et puis Anna, hé ben quoi ? Apparemment, Lucy avait appris la petite relation qu'il entretenait avec la Leniwy. Super. L'américain n'avait certes pas été très discret mais il n'y avait rien de vraiment flagrant non plus. Qui était l'enflure qui avait ébruité ça. C'était le moment de rétorquer quelque chose et moins de deux secondes après le coup de gueule de la petite blonde, il s’apprêtait à laisser aller ses nerfs, une fois de plus, renonçant à davantage d'effort. Mais c'était sans compter la chemise qu'il se prit soudainement en pleine poire, subissant alors la colère de Lucy. Elle voulait vraiment se faire frapper ou quoi ? Calme, Noah, calme. Il recula de quelques pas, rapidement, pris au dépourvu. Encore et toujours dans l'incapacité de défendre ses idées. Un jour, pour sûr, il se le jurait, il partirait et laisserait ce putain de monde s'enterrer dans la connerie humaine que la moitié de la population terrienne avait déjà jusqu'au cou.
Prévoyant, il leva son bras pour se protéger de la nouvelle attaque démente. C'est ça, fous-toi à poils toute seule. De toute façon, elle méritait d'attraper la crève pour avoir confondu douceur et perversité. « Je te conseille vraiment d'arrêter. » Sa voix était aussi froide que ne l'était probablement l'eau du lac et l'intonation qu'il avait prise n'inspirait rien de mieux qu'un avertissement bien senti. Noah laissa les vêtements rejoindre le sol pour libérer ses mains et se passer l'une d'elles dans les cheveux, nerveux. Réfléchis, Lucy, réfléchis. S'il te plait.
Un silence, très long silence, s'installa entre les deux âmes-sœurs, ou du moins, c'est ce que le loup perçut, les yeux fermés pour reprendre son calme. Quand il les rouvrit, elle était partie, mais une petite chose au loin, attira son regard. Un fennec qui courait pour rejoindre l'obscurité de la forêt. Son sixième sens ne le trahissait vraiment jamais. La fuite, c'était ça, en réalité elle fuyait. Soit elle avait en fait parfaitement compris les sentiments de Noah à son égard, soit elle était vraiment idiote. Et il préférait de loin croire à la première solution, comme ça d'une pierre deux coups : il se dégoûtait entièrement de son amour pour elle. Comment encore avoir envie de tenir debout en persistant à croire que vivre ainsi n'était pas si difficile. Être amoureux, c'était éreintant lorsque l'on s'appelait Han Noah et qu'on aimait la plus jolie, la plus fière, la plus bornée et la plus inaccessible des Hytrist. Un soupir sembla déloger tous les sentiments trop importants du fond de son être jusque dans la brise qui soufflait dans ses cheveux. Un mec complètement pété de Boston lui avait dit un jour que la meilleure façon d'oublier et de se protéger, c'était de fermer son cœur. De bien belles paroles pour un homme qui noyait sans gloire ses déceptions dans de l'alcool. Mais il avait peut-être raison.

Le rejet est douloureux.
Les sentiments sont douloureux.
Tout n'est, après tout, que douleur.

Loveless nights, they seem so long. I know that I'll hold you someday. But till you come back where you belong, it's just another lonely Sunday.

- end -

» elle est pour qui l'absennce ? et bah elle est pour moi !
» han g. noah ˟ i don't want you and i never will.
» han noah ˟ lost child.
» han noah .&. seong lucy
» han noah. ( hytrist ; pris ; pv important )

quand elle est légitime et que l'agneau défie le loup - {noah ♥}

quand elle est légitime et que l'agneau défie le loup - {noah ♥}

Sujets similaires

Sujets similaires