➢ « bien. imaginons deux secondes que je sois plantée devant ce fichu miroir. qu'est-ce que j'y verrais ? j'en sais foutrement rien. luxe ? notoriété ? futilité. j'ai tout ce dont je peux rêver. pas besoin de chercher midi à quatorze heure pour savoir qu'en un claquement de doigt, tout ce que je veux se concrétise. m'enfin, jouons le jeu deux secondes. » il y a bien quelque chose que rebecca n'avouera jamais, qu'elle préfère plutôt renier et vivre comme si tout était parfaitement normal, comme la petite becca qu'elle a toujours été. froide, cynique, hautaine, égocentrique, égoïste et peste. oh oui, bien sûr que ceci est parfaitement réel. pourquoi chercherait-elle à être une autre ? mais c'est tout au fond d'elle qu'il y a un problème, comme un sentiment non.. avoué ? amour ? surtout pas. amical ? encore moins. mais qu'est-ce donc ? un manque ? on dirait bien, mais on le qualifiera plutôt de pincement au cœur. à côté d'elle se tiendrait simplement un amas de poussière qui prendrait la silhouette d'un jeune homme. qui donc ? elle ne saurait vous dire son identité bien qu'elle pense avoir la réponse.

➢ houston, we have a problem. et pas des moindres. il avait un radar dans son système cérébrale ou bien ? hm. de toute évidence, ce n'était vraiment pas le moment de commencer à taper du pied pour se plaindre du surplus de surveillance qu'il y avait dans cette fichue école. alors oui, elle allait voler quelques petites merveilles pour s'assurer une bonne note, et alors ? quand on peut on choisit la simplicité. du moins rebecca fonctionne comme ça. pourquoi se foulerait-elle à faire ses devoirs alors que mriya shkoly était farcie d'esclaves ne demandant qu'à travailler pour elle ? un brin égocentrique vous dites ? pensez-vous ! ça serait horrible si ses pauvres petits doigts devaient s'abîmer. et là, ce n'était vraiment pas mieux. elle avait l'impression d'être dans la peau d'un de ces stupides leniwy. l'un d'eux avait du lui lancer un sort pour se venger de la pauvre créature qu'elle est. tous les mêmes, aussi crétins les uns que les autres et c'était parti pour ne pas changer apparemment. enfin soit ! il fallait réfléchir et vite.. et voilà à quoi sert d'être une animagus et, en plus, d'avoir du sang de vélane qui coule dans ses veines ! un petit sourire narquois sur son visage et la voilà sous sa forme animale; un adorable petit chat blanc. qui pourrait penser que c'est une élève, après tout ? on pourrait facilement la prendre pour pixel. demain elle se ferait engueuler pour avoir laisser trainer son chat, mais qu'est-ce qu'elle pouvait s'en foutre. au moins, elle allait éviter l'exclusion.

➢ « pardon ? c'est une blague là ? vous me dites que des sang-de-bourbe vont se balader dans l'enceinte de l'école ? eh bien. je vois que mriya shkoly se détériore de jour en jour. c'est triste. moi qui commençait à avoir une légère estime de ces murs, merci de me ramener à la raison ! sérieusement, ils n'ont rien à faire ici. qu'ils rentrent d'où ils viennent. chacun à sa place et tout le monde sera heureux. et si le personnel pense deux secondes qu'ils arriveront à s'intégrer, il serait temps qu'ils ouvrent les yeux, et vite, avant de faire la plus belle connerie de leur vie ! de toute façon, je serai là pour leur rappeler que leur place est dans leur monde dépourvu d'intérêt. »

Enterrer les décombres d'un passé ou se rappeler jusqu'à la moindre parcelle de son existence ? Qu'importe. Ce qui est fait, est fait et rien ne pourra nous échapper. Qu'on le veuille ou non, ce qui nous précède nous rattrapera toujours. C'est pas comme si on nous donnait le choix. C'est loin d'être le cas, et si j'avais pu saisir cette opportunité, alors j'aurai choisi de renaître sous une autre identité. «la vie vaut la peine d'être vécue.» combien de fois m'a-t-on rabâchée cette phrase ? Croyez-moi, ceci est loin d'être suffisant pour moi. Comme si sourire faussement, essayer de me battre contre quelque chose qui est bien plus fort que moi pourrait régler quelque chose. Je dramatise un peu trop ? Soit. Jouons à ce jeu. A celui qui arrivera à camoufler avec perfection ses propres blessures. À force, j'ai fini par en connaître les règles par cœur. Sourire, rire, haïr. Mensonge, ce ne sont que des mensonges. Excepter la haine, sans doute. Une putain de haine qui me tort les boyaux et qui se transforme en véritable faiblesse lorsque je me retrouve face à ma propre terreur. Mon père. Cet homme qui, en un geste, à ruiner ma vie tout entière. Petite fille innocente réduit en un tas de cendre glissant entre ces doigts sales, criant comme si c'était la seule solution qui lui était possible pour s'extirper de cet atroce cauchemar. Mais rien. Personne. Juste cette ordure qui se délectait de la peur de sa propre fille. Tais toi. Puis un rire. Quel effet cela vous feriez de vous sentir pourrir de l'intérieur ? De ne plus croire en vous-même ? Comment pourriez-vous vivre avec ce sentiment de ne plus exister ? J'aurai pu.. Faire cesser tout ça, en mettant simplement un terme à ma propre vie mais je n'ai jamais voulu lui laisser cette satisfaction. Le plaisir de la chair l'a mené vers ses folies, jusqu'à entacher sa propre fille. Il m'a bouffé une fois. Deux fois. Puis une troisième fois. Et avec ceci, j'ai pris conscience de beaucoup de choses comme de moi-même. Je me suis déjà affaiblie face à lui, me sentir bien plus minable n'aurait rien changé. Alors je joue un rôle qui ne me correspond pas. Creusant, cherchant quelque chose sur quoi me raccrocher. Qui es-tu ?

Je m'appelle Jang Rebecca, autrefois une petite fille souriante et douce, présentement une femme sans une once de moralité. Une jeune femme hautaine, exécrable, rajoutons aussi hypocrite tant qu'à faire. Me servir des autres pour atteindre mes buts fait parti de mon quotidien. Jouer avec eux, leur faire croire à quelque chose que j'ai entièrement façonné pour détruire ces murs et les abandonner face à cette réalité, un sourire satisfait au coin de mes lèvres. On dit que c'est grâce à notre passé que nous devenons ce que nous sommes. Beaucoup penseraient sans doute que je n'ai aucune pitié pour l'homme, c'est sans doute vrai. Si rien ne c'était passé ainsi j'aurai sans doute eut une vision différente d'eux, j'aurai encore été naïve et j'aurai sans doute fini par me faire avoir à un moment ou à un autre. Tu n'es douée et ne sers qu'à ça, Rebecca. À satisfaire, n'est-ce pas ? Bien sûr. À force j'ai fini par le comprendre. Il a fait de moi une femme se plaisant dans la luxure, cherchant un moyen de se réconforter avant de relâcher cruellement l'agneau comme si agir ainsi pourrait me protéger de mes démons antérieurs. Foutaise. Seulement je continue de le croire. Ma seule faiblesse à ce jour c'est mon manque de confiance en moi. Difficile à imaginer n'est-ce pas ? Tout est calculé au moindre détail pour que personne ne se doute de qui je suis réellement. Et puis, qu'importe, cette Rebecca n'existe plus, elle est morte sous ses mains qui ont profité d'elle maintes et maintes fois. Manipulation est le maître mot qui résume ma manière de vivre. Je ne sais pas ce que sont les regrets, à dire vrai je n'ai pas le temps de les ressentir. Je me fiche éperdument de ce que l'on pourrait penser de moi d'une part parce qu'ils ne savent pas qui je suis réellement et ensuite parce que c'est exactement ainsi que je veux être perçue. Tu es folle. Je suis simplement consciente de posséder un corps plus que satisfaisant aux yeux de ces carnivores, et de n'être aussi perçu que comme un simple bout de viande. Comment pourrais-je me respecter si je n'ai plus aucune estime de moi ? Tu verras, tout ira bien. Je ne cherche ni pitié ni compassion, en fait, je ne veux rien de vous. Je n'ai confiance en personne de peur de repartir avec une déception sur les épaules, qu'importe combien je pourrais vous apprécier. Avec le temps je devrais sans doute être habituée à être désillusionnée seulement si je pouvais changer cela une bonne fois pour toute.. alors au moins une blessure se cicatriserait enfin.