franchement, qu'est-ce qu'il y avait de plus chiant que d'attendre qu'un cours se termine quand on sait très bien qu'il reste encore une bonne demi-heure de classe ? rien, vraiment. lucy aurait très bien pu suivre, mais là tout de suite, tout ce qui l'intéressait c'était la perspective de sa petite balade de fin de journée sous sa forme animale. se dégourdir les jambes, gambader dans l'herbe, dans les bois, aller visiter un peu le village à coté, flairer des pistes inconnues puis changer de direction pour aller embêter un peu un élève qu'elle reconnaissait et qu'elle détestait... la blonde poussa un soupire de hâte. c'était facile comme attaque, elle pouvait aisément faire croire plus tard que c'était karma, son fennec de compagnie, qui s'était échappé et qui avait fait des siennes - alors que, pauvre bête, il était doux comme un agneau. c'était mesquin, okay, mais bon... de toute façon elle savait très bien que niveau crédibilité, très peu y croyait, mais personne n'osait remettre sa parole en doute. lucy peut être très convaincante quand elle le veut, surtout quand elle tient sa baguette en main. vilaine fille... elle sourit toute seule dans son coin à cette pensée, s'imaginant toujours avec des fouets, une tenue de cuir, talons hauts également en cuirs et sous la pointe de ses chaussures le visage écrasé de... de qui tiens ? boram ? oh, quelle vision plaisante. de anna ! cette conne qui couchait avec noah, dieu qu'elle la détestait. elle mériterait bien un talon au cul, celle-là aussi. lucy passa ainsi le reste du cours à se faire des scénarios tous plus ou moins lucratifs - ne pas lui demander la lune quand elle s'ennuie en cours, et ce fut la sonnerie annonçant la fin qui la sortit de ses rêveries quelque peu sm. pas qu'elle aurait aimé faire des choses sales avec boram ou anna... rien qu'à cette pensée, elle eut une remontée de son déjeuner. quitte à se taper une salope, autant se faire une professionnelle.

ce fut sur cette merveilleuse pensée qu'elle quitta la salle, bien contente d'en avoir finit avec cette journée qui lui avait semblé d'une lenteur affreuse. sans compter toutes les emmerdes qui lui avaient collé au derrière, à commencer par cette conne de première année à hytrist, qui pensait qu'entrer dans la maison des "méchants" faisait d'elle une guerrière accomplie, une reine du sadisme et du cynisme dont personne n'osait marcher sur les pieds. haha. et puis quoi encore ? à la limite, si elle n'avait pas cherché les embrouilles avec la blonde, miss seong ne lui aurait sans doute jamais collé la langue contre le mur, mais bon... il a fallut que cette gamine vienne lui demander un service, et encore, il y a demander et demander... parce que, "tiens, toi là, débarrasse la table, tu seras gentille. c'est un bordel sans nom, comment on peut bosser ici ? la salle commune est censée être commune, à ce que je sache, non ? alors rien à foutre si c'est pas à toi, viens me nettoyer ça", aux yeux de lucy ce n'est pas vraiment une demande mais plus une insulte sous forme d'ordre. bref, tout le monde en conviendra, cette petite conne avait besoin d'une correction, et si lucy a commencé par lui renvoyer une réplique bien claquante dans les dents, à ses yeux ce n'était pas assez. c'était bien plus drôle d'utiliser un maléfice qu'elle et ses amies ne connaissaient pas encore pour lui scotcher la langue sur du béton. la jeune femme se demanda si elle avait réussit à défaire le sort, maintenant, et ce fut avec un sourire mauvais qu'elle espérait mentalement que la pauvre tache avait dû se la couper pour pouvoir bouger. à la suite de cet évènement, s'était produit un autre dont elle se serait bien passé aussi. elle s'était chopé une retenue par son professeur de botanique pour avoir essayé de passer outre un exercice qui ne l'intéressait pas des masses en faisant croire que sa plante avait un problème. évidement qu'elle en avait un, lucy lui avait jeté un joli sort de confusion histoire qu'elle ait l'air complètement à l'ouest, ce dont, bien sûr, le prof s'était rendu compte, et... et deux heures de colles pour la fraudeuse. bref, autant dire que la journée avait été désastreuse et que sortir courir un peu sous forme de bête à poils lui ferait le plus grand bien.

enfin... après la mission qu'isiah lui avait donné. le leniwy avait beau être comme son frère, là pour le coup, après tout ce qui s'était passé aujourd'hui, elle aurait bien aimé ne pas avoir à se coltiner ce qu'il lui avait demandé. mais bon. il n'y avait sûrement rien qu'elle ne ferait pas pour lui, et falsifier ses notes en botanique pour remonter sa moyenne n'en faisait pas partie. surtout que ça lui permettait à elle aussi de changer quelques trucs, son professeur l'avait bien cherché... ce fut donc en trainant à moitié des pieds qu'elle alla poser ses affaires dans la chambre qu'elle partageait avec rebecca et deux autres hytrist de son année, puis qu'elle se dirigea en direction de la serre pour y retrouver son acolyte de toujours. et déjà que tout ça l'emmerdait royalement, sur le chemin elle croisa boram, qui fort heureusement ne la remarqua pas, mais simplement la voir suffisait à mettre lucy d'une humeur massacrante. celle-là aussi, elle aimerait bien lui coller sa langue contre un mur.. ou même carrément tout le corps. ou, encore mieux, la noyer dans le lac, un boulet accroché à la cheville. le problème, et il était de taille, c'était que sa victime était aussi douée qu'elle en magie, et que ce genre de petits sorts à la noix ne suffiraient pas pour l'avoir. pourtant, qu'est-ce qu'elle aimerait lui en faire voir de toutes les couleurs... elle qui courrait derrière noah. tss. arrivée à l'extérieur de l'école, la jeune femme se mordilla la lèvre inférieure de mécontentement. le pire dans tout ça c'était qu'elle était presque persuadée que si elle le voulait, boram pouvait très bien avoir l'homme qu'elle aimait. et ça, c'était pire qu'une gamine de première année qui vous parle comme si vous étiez la dernière des boniches. maintenant de très mauvaise humeur, lucy parvint à sa destination, et elle entra à l'intérieur sans hésiter, songeant qu'isiah devait l'attendre dedans, sauf qu'à peine rentré elle se stoppa sur place, ses yeux s'ouvrant grands face au spectacle qu'elle avait maintenant devant elle. elle ouvrit la bouche, la referma, incapable de dire quoique ce soit, béate devant son meilleur ami qui était aux prises avec une des plantes carnivores les plus féroces de la serre, se débattant du mieux qu'il pouvait... sans se servir de sa baguette. cette constatation aida la blonde à trouver les mots et elle s'exclama d'une voix légèrement trop forte et agressive « putain mais... mais tu fous quoi là ?! ». il avait très sûrement besoin d'aide, en fait.