Parfois on aimerait oublier certains détails de notre passé, les enterrer au fond de nous et espérer qu'avec le temps, ils ne seront que des vulgaires grains de poussières. C'est tellement plus facile d'essayer de fermer les yeux dessus, de faire comme si rien ne s'était passé, comme si tout avait été normal jusqu'à présent. Tellement plus facile, oui. Sauf quand c'est peine perdue. Tu sais que tu as beau essayé d'avancer, tu finis toujours par tomber. Tu te blesses, t'écorches. Malgré tout, tu te relèves et avances avec la certitude que tes efforts finiront par payer un jour. Au fond, on doit tous être un peu maso pour penser que prendre un nouveau chemin nous emmènera loin de l'enfer. Maso, ou naïf. Becca n'a pas échappé à la règle. Elle n'est peut-être pas le genre de fille qui laisse ses émotions l'envahir aussi facilement, mais elle n'en reste pas moins humaine. Combien de fois s'est-elle laissée emporter par ses sentiments ? Combien de fois s'est-elle laissée tentée par quelqu'un au point d'ouvrir son cœur pour cette personne ? Combien de fois a-t-elle pu dire sincèrement « je t'aime » ? pas si souvent que ça. En vérité, un seul homme l'a rendu si vulnérable. Alors oui, au début elle ne pouvait pas supporter cette simple idée d'être dépendante de quelqu'un sur le plan émotionnelle mais avait-elle seulement le choix ? À quoi bon se lancer dans une guerre quand on sait que celui qui en ressortira vainqueur n'est autre que notre cœur ? Becca n'a pas lutté bien longtemps. Ça avait beau la rendre folle, elle n'en finissait que plus faible, plus dingue, plus obsédée, plus... amoureuse. Lee cody. Son seul amour. Tout aurait pu être parfait entre eux, peut-être pas comme ces vulgaires contes de fées mais ça aurait pu être bien plus que ça. Bien plus intense. Elle savait qu'il était l'unique pour elle, elle en était persuadée. Alors elle s'est accrochée, peut-être inutilement, mais elle n'a jamais lâchée prise parce qu'elle était heureuse et amoureuse. Tellement stupide. Parfois l'amour nous fait faire des choses surréalistes à commencer par nous rendre aveugle. « cody par-ci, cody par-là » mais cody n'était jamais là. Pas pour elle en tout cas, ou du moins rarement. Il ne prenait même plus la peine de répondre à ses messages et c'est à se demander pourquoi la brune s'acharnait à lui en envoyer. « De toute façon, il les ignorera, comme les cent précédents. » mais c'était plus fort qu'elle.. peut-être que cette fois-ci il prendrait le temps de lui donner signe de vie au lieu de la bourrer d'inquiétude ? Non, tu parles. Et des scénarios, elle en a vu passer. Et pas qu'un seul. Une perte de temps. Qu'est-ce qu'elle foutait là, les bras croisés à attendre que Cody vienne vers elle ? Pourquoi cela ne devrait pas être l'inverse pour une fois ? et tout de suite, tu as la stupide idée de te faire passer pour morte pendant quelque temps, pour te rendre compte que t'aurais mieux fait de t'abstenir. pensait-elle sérieusement qu'il allait réagir ? Elle savait pertinemment combien ses amis passaient avant tout pour lui, mais pas à ce point là. Pas au point de se sentir mise à l'écart et oubliée. À quoi servait-elle dans tout ceci ? Avait-elle seulement la moindre petite place dans son cœur ? Elle ne demandait pas grand chose, juste un regard. Un seul. Becca avait fait de nombreux sacrifices pour lui, à commencer par sa patience. Tout le monde savait combien l'hytrist était bien la dernière à faire preuve de patience envers autrui, mais Cody était l'exception. Il était le seul qui pouvait lui montrer combien elle pouvait être bien plus que la petite pétasse qu'elle a toujours été. Pour la première fois de sa vie, elle se sentait importante pour quelqu'un. À travers ses yeux, elle pouvait voir qu'elle n'était pas si mauvaise que ça. Elle pouvait être bien plus. Pour lui, et seulement lui. Mais la corde céda. Il fallait s'y en douter. Cette relation qu'elle vivait avec Cody ne menait à rien alors à quoi bon se torturer et continuer à forcer cette impasse ? Ce mur est incassable.

et elle disparu sans même jeter un dernier regard derrière elle.

Regrets. Remords. Amertume. Puis elle oublia.. en apparence. Mais c'était mieux que rien, n'est-ce pas? Peut-être qu'avec le temps, ceci s'arrangerait. Il finirait par la laisser tranquille, il ne hanterait plus son esprit. Seulement cette phrase reste une succession de doute. Et chaque nouveau jour était une nouvelle torture. « demain, il n'existera plus. Demain sera comme il aurait du être depuis le début. ». Mélancolie. Déception. Douleur. Et puis la haine.

elle l'a oublié, n'est-ce pas?

Que tu es stupide. Comment peux-tu encore croire en ces balivernes ? Elle est incapable de tirer un trait sur lui, qu'importe la force et la volonté qui bouillonne en elle. Il reste gravé dans son cœur. Il reste une page qu'elle ne peut tourner. Rebecca est de retour ? Non. Tout est trouble autour d'elle, et surtout dans sa tête. Elle joue cependant toujours le rôle qui lui colle parfaitement à la peau, mais au fond rien n'est clair. Son retour à mriya shkoly lui ferait le plus grand bien, une nouvelle bouffée d'air. Enfin. Elle avait besoin de ça, tout reprendre à zéro, être loin de tout pendant cette année. Elle savait que ça l'aiderait, et pour la première fois depuis son tout premier jour dans le château, un sourire s'étira sur ses lèvres. Ses pieds dansèrent presque sur le carrelage alors que ses doigts remontèrent avec précipitation la hanse de son sac qui descendait le long de son épaule. Un bref regard vers l'escalier et elle s'élança. Rebecca n'avait pas d'itinéraire précis où se rendre, la seule chose qu'elle voulait s'était croiser Lucy parce qu'en sa présence, tout était différent. Sa moitié avait cette particularité de lui retirer tous les moindres soucis hors de sa cervelle. « yah. Becca ! Tu as entendu la nouvelle ? À ce qui paraît des moldus vont s'incruster dans le château. T'y crois sérieusement ? » un sourire narquois naquit sur ses lèvres. Ah ? Alors mriya comptait faire encore plus dans l'originalité en accueillant des sang-de-bourbes ? Ben tiens C'était la meilleur ça. L'école tapait fort cette fois. Et la suite ça sera quoi ? Elle humidifia ses lèvres et plongea son regard noisette dans les yeux de celui qui lui faisait face. « ça ne m'étonne même pas. Mriya a toujours eu le don pour foutre la merde. M'enfin. J'ai hâte de voir comment ils vont se débrouiller sur le terrain. Ils font sûrement les fiers maintenant mais d'ici quelques jours, ils pleureront. » un rictus apparu alors sur ses lèvres, dissimulant superficiellement son rire moqueur. « et s'ils ne partent pas d'eux-même, je m'en occuperais. » Chacun devait être à sa place. C'était ainsi que l'ordre des choses devait être, et non autrement. Elle pouvait sembler extrémiste aux yeux des autres mais à travers ses paroles, elle envoyait un tout autre message. Ce n'était pas tant le fait que des moldus se baladent à mriya shkoly qui la dérangeait -enfin, si, autant l'admettre- mais elle faisait surtout référence à sa relation avec Cody. Chacun à sa place. S'il préférait gaspiller son temps à aider ses potes, qu'il fasse. Becca s'en irait retrouver ce qu'elle a perdu, ce qu'elle n'aurait jamais du lâcher pour lui. Elle ne referait plus deux fois la même erreur, qu'importe si son cœur lui murmure le contraire. Elle comptait lui tenir tête jusqu'au bout, quoiqu'il en coûte. De toute façon, elle allait l'oublier. La brune se forcerait à le rayer de sa vie. Voilà pourquoi elle était revenue ici, voilà la raison de sa bonne humeur un peu trop prononcée. « maintenant, si tu permets. J'ai autre chose à faire que de perdre mon temps avec toi. » elle ponctua sa phrase en poussant le sorcier avec le revers de sa main et monta, ensuite, les escaliers en remontant de nouveau son sac sur son épaule.

aujourd'hui allait être un nouveau départ.

elle passa ses doigts dans ses cheveux puis posa son regard vers la petite créature blanche qui la suivait depuis déjà un petit moment. Pixel, ou son chat. Avec ses nombreuses divagations, Rebecca l'avait presque oublié. Un sourire redevenu paisible s'étira sur ses lèvres. En effet, cette année allait être définitivement différente. Quelque chose en elle la poussait à croire en cette intuition, allez savoir comment et pourquoi. La question était simplement de savoir si elle allait l'être en bien ou en mal. Qu'importe. De toute façon, elle la prendrait telle qu'elle viendrait, tant qu'une certaine personne arrêterait de cogner les parois de sa boîte crânienne, le reste lui passerait largement au dessus. Un soupir et un nouveau regard rapide vers le sol suffirent à Rebecca pour réaliser que Pixel avait subitement disparu. Son regard s'affola autant que son cœur qui commençait petit à petit à accélérer son rythme cardiaque. Il avait bien choisi son moment pour lui faire une frayeur, celui-la ! Elle monta les quelques marches restantes, se penchant en même temps pour tenter d'apercevoir son abruti de chat entre les jambes d'un des élèves rodant autour d'elle. En vain. Un long soupir s'échappa de ses lèvres. La hytrist monta sur la dernière marche de l'escalier, dépitée, avant de l'apercevoir à quelques pas d'elle, se dirigeant joyeusement vers quelqu'un. Elle accéléra alors le pas, décidée à récupérer et porter la bestiole pour ne plus avoir à lui courir après mais son corps s'arrêta brusquement. La jeune femme resta inerte, le visage explicitement marqué par ce qui avait tout l'air d'être de la surprise ou.. du moins en apparence. Ça ne pouvait pas être.. Cody ? Lee Cody ? Non. Elle rêvait. Qu'est-ce qu'il pouvait bien foutre ici, de toute façon. Ce n'était pas un endroit pour lui, ça ne l'a jamais été et ça ne le sera jamais. Elle secoua la tête puis la releva légèrement vers lui, espérant que cette mauvaise image ait disparu ou du moins qu'il y ait un malentendu sur la personne. Mais rien à faire. Il était toujours là, toujours aussi semblable à son ex.. trop semblable, même. Non. Non. Ce. Ce n'est juste que quelqu'un qui lui ressemble trait pour trait. Ça ne pouvait pas être autre chose, de toute façon. Allez. On respire un coup et on avance. Son regard ne cessa pas de le dévisager, cherchant la moindre petite faille pour se rassurer, mais au plus elle avançait, au plus son cœur s'emballait. Ce n'était définitivement pas normal. Becca s'arrêta de nouveau dans son élan, croisant ses bras. « lee cody. » et prononcer son nom sonna en elle comme la confirmation de ses craintes. Elle espérait se tromper, mais ce n'était que de faux espoirs, n'est-ce pas ? « t'as rien de mieux à faire que de venir jusqu'ici pour m'emmerder ? » la question était plutôt, que foutait-il ici ? pourtant, tout semblait évident mais.. il ne pouvait pas, hein ? il ne pouvait pas faire partie de cette minorité.. non. c'était impossible. pas lui.

AS I RECALL WITH MY STOMACH TURNING, I WAS HIDING AWAY FROM MYSELF, AWAY FROM YOU. (tenue)

L'heure du départ. Il allait devoir changer de vie, de lieux, de potes ; abandonner sa famille et aller apprendre la magie dans un établissement digne de l'époque du moyen-âge. En plus obscur et plus bizarre. Là, il n'y aurait pas de chevaliers ou de ravissantes princesses en détresse. Par contre, des dragons, des loups-garous, des vampires et des sorciers sortis de fantasia, ça, si. C'était ridicule. Pourquoi il partait au fin fond du trou du cul du monde, déjà ? Ah, oui, il avait survécu à un terrible orage, il y a peu. Alors qu'il aurait dû être mort, il en était sorti indemne. Enfin, indemne, tout était subjectif : il était capable de se dédoubler maintenant. Bonjour, xmen. Rester en Corée n'était donc plus possible à présent ; il ne maîtrisait pas du tout son pseudo don et les responsables de l'établissement magique lui avaient limite mis le couteau sous la gorge pour qu'il ramène ses fesses en Russie. « ça va être génial. On va rencontrer des créatures fantastiques et on pourra lancer des sorts. Ça va être comme dans les films. » des ricanements le sortirent de ses pensées pessimistes. Virant ses prunelles sombres sur le petit groupe de moldus qui se trouvait à sa droite, cody soupira. Il y en avait au moins quelques-uns qui étaient contents ; et cruellement naïfs aussi. Ne se doutaient-ils pas qu'ils allaient être complètement dénigrés une fois arrivés à l'école ? Non seulement parce qu'ils avaient du sang de je-ne-sais-quoi mais aussi parce qu'ils ne savaient pas s'habiller et se coiffer. Et parce qu'ils étaient moches, aussi, évidemment (pour ne pas dire carrément laids). « oh, et faire des filtres pour être plus grands, plus forts, plus doués. On pourra même concocter des filtres d'amour, comme dans la bande dessinée de mélusine. » d'accord, rajoutons qu'il n'y avait pas que leurs fringues qui étaient totalement démodées ; ils l'étaient tout court. En fait, ils n'avaient rien pour eux, pour résumer. « ouais, comme ça je vais pouvoir faire en sorte que seungjo tombe amoureux de moi. Puis on pourra se marier et faire des enfants. Et je m'appellerai madame kang. » de nouveaux ricanements vinrent, cette fois-ci, lui brûler les tympans ; o-k-a-y, si des sorciers voulaient frapper cette bande de boulets une fois qu'ils arriveraient à destination, il participerait. Une bonne claque dans la tête de cette fille qui s'imaginait pouvoir manipuler un homme, une balayette pour le clochard qui disait que ça allait être génial et une strangulation pour l'autre mec qui avait abordé en premier le sujet du filtre d'amour. Quoi que, non, pas lui ; il n'était pas si bête : il était évident que vu le visage qu'il se payait, seule une potion pourrait l'aider à avoir une copine. Compassion. « veuillez monter, nous allons partir. » cody s'empressa de grimper à bord du moyen de transport, entraînant sa valise et son sac avec lui. Bien, quelques heures et il serait enfin dans son nouveau chez lui. En espérant que ce soit moins pire que ce qu'il s'imaginait et en espérant, aussi, que le club des geeks ne vienne pas s'incruster dans son compartiment.

Le trajet se passa relativement bien ; cody s'était endormi rapidement, son casque sur les oreilles, et personne n'était venu le déranger. Si ce n'était un vieux débris qui poussait un chariot (on aurait dit un déambulateur) bourré de cochonneries. Mais un petit geste et un air dégoûté avaient suffi à le faire partir, comme si il n'était qu'un vulgaire roumain en quête de billets. Attrapant ses bagages, l'asiatique quitta les lieux, sa musique l'accompagnant toujours. Rien de mieux pour être épargné de toutes les discussions pourries qui l'entouraient. Observant les environs, cody se retint de faire la moindre remarque ou de montrer son étonnement ; d'accord, c'était beaucoup moins lugubre que ce qu'il s'était imaginé et c'était même plutôt classe. Mais ça n'en restait pas moins une prison à ses yeux pour le moment. On l'avait forcé à venir ici, comment pouvait-il savourer ce moment ? Si encore il avait eu le choix ; mais, là, sa fierté lui disait de rester impassible et de continuer à marcher jusqu'à l'établissement en ignorant royalement, par la même occasion, les quelques filles qui le suivaient de près en chuchotant. « nous voici à présent à mriya. Je vais vous demander de rester silencieux et de me suivre pendant la visite. Laissez vos affaires à l'entrée, on va vous les monter dans vos dortoirs. » ça c'était cool, il n'aurait rien à trimbaler et, de fait, il ne se casserait pas le dos et éviterait de suer comme le porc quelques mètres plus loin à sa gauche. Néanmoins, notre nouvel élève décida de garder son ipod et son iphone sur lui, les fourrant dans ses poches. Sait-on jamais si Dracula essayait de le joindre. La grue qui servait de guide (et qui était apparemment professeur ici) se lança vers les escaliers et cody la suivit, comme ses camarades. Pourquoi était-il certain qu'il allait s'ennuyer alors que tous les autres étaient excités comme des puces ? Le couteau n'avait dû être mis que sous sa gorge à lui, c'était la seule réponse logique. Il était le seul à ne pas vouloir être ici, à ne pas vouloir vivre ce conte de fées à deux sous, à ne pas vouloir s'éloigner de son pays d'origine. Et le plus drôle dans tout ça, c'est qu'il savait pourquoi. Rebecca. Bien qu'elle l'ait largué il y a quelques mois, il n'avait pas réussi à la virer de son crâne : mais quoi de bien étonnant ? C'est souvent comme ça quand on est pas celui qui lâche l'autre. On y pense encore, on se demande où on a merdé, on se dit qu'on aurait dû faire plus d'efforts, être davantage parfait et j'en passe. C'était exactement ça concernant notre italien. Première fois de sa vie qu'il n'était pas celui qui rompait. Donc son ego en prenait un coup et il avait l'impression de ne pas avoir eu le droit à un jugement équitable. Alors, pour se rassurer, il se disait que c'était Rebecca qui perdait quelqu'un de bien, de généreux, de dévoué. Lâchant un soupir, amusé par sa propre façon de tourner les choses à son avantage, cody s'adossa à la rampe d'escaliers alors que la grue racontait la vie d'un peintre dont l'horrible création se trouvait sur le mur. D'accord, certes, toutes ces qualités-là il ne les montrait qu'à ses amis ; son ex n'en avait pas vu la couleur. Et c'était bien fait pour sa gueule, du coup, si il se retrouvait seul. Il n'avait pas fait d'efforts pour elle, elle ne lui avait rendu que la monnaie de sa pièce. Qui, sur terre, peut supporter d'être ignoré ? Il avait mérité de se faire larguer, c'était clair, même si il n'avait pas spécialement fait du mal volontairement à becca. Disons simplement qu'il l'avait sacrifiée sur l’autel de l'amitié. « simplement » quelle ironie. Il l'avait fait souffrir, vraiment souffrir. Et ça, il le regrettait sincèrement.

« lee cody. » L'appelé, toujours adossé à sa fidèle rampe, tourna la tête pour découvrir son interlocutrice. C'était sans doute la grue qui désirait le sermonner pour son comportement irrespectueux. « t'as rien de mieux à faire que de venir jusqu'ici pour m'emmerder ? » perdu. Cody sentit son cœur se fendre. Rebecca. Attendez, qu'est-ce qu'elle foutait là d'abord ? Son rythme cardiaque était si rapide que les battements qui se propageaient dans son crâne l'empêchaient de réfléchir. Et pourtant c'était à lui de donner la réplique. Mais aucun mot ne semblait vouloir sortir de sa bouche. Il restait figé, comme un con, et toutes les fois où il avait pu s'imaginer la retrouver ne lui étaient plus d'aucun secours. Il avait tout oublié, tout. La gorge sèche, l'italien se redressa, enfonçant nerveusement ses mains dans ses poches. Ah, tiens, portable. L'asiatique le sortit de sa poche et commença à appuyer sur toutes les touches. C'est toujours un bon moyen pour faire mine d'être trop occupé (et pour ne pas trop montrer son stress grimpant). Mais cela ne l'aida pas du tout. En plus de passer pour un puceau devant son ex-amante, il venait de remarquer (pour la centième fois en une journée) qu'il avait toujours la demoiselle en fond d'écran. Merde, la honte. Cody le rangea aussi vite qu'il l'avait sorti, regardant ailleurs. De toutes façons, c'était sûrement le fruit de son imagination : qu'est-ce qu'elle viendrait faire ici ? Elle n'avait pas été foudroyée, à sa connaissance, sinon elle aurait été dans son groupe. Et puis elle n'était pas une créature démoniaque ou une sorcière. Donc c'était nécessairement son esprit qui lui jouait un tour. Trop de chocs en trop peu de temps et voilà qu'il lui manquait une case. « … pour moi le filtre d'amour ça reste quand même la meilleure des idées. Tu pourras en faire ce que tu veux du mec après. » et les geeks reprenaient leur conversation. C'était la goutte d'eau en trop. « arrêtez de piailler, sérieux. Même avec des potions magiques personne ne se mettrait jamais à genoux devant vous. Vous êtes bien trop similaires à des poux pour donner une autre envie que celle de vous écraser. » s'étirant le cou, beaucoup plus détendu après cette prise de parole, cody reprit, sentant que les effets ne lui étaient que bénéfiques. « sans déconner. Si seulement vous étiez moins cons, vous auriez peut-être une chance avec quelqu'un. Mais en plus de rien avoir pour vous, vous dites haut et fort que vous êtes prêts à influencer le libre arbitre pour votre simple satisfaction. Ça craint. Surtout pour toi, là, souillon. Tu connais pas le shampoing et le rasoir ou t'as juste oublié la définition de ces deux termes depuis quatre ans ? » les filles entre-ouvrir les lèvres, effarées et humiliées. « putain, ça fait du bien. Ça commençait à sincèrement me fatiguer de vous entendre. » quelques foudroyés rigolèrent, sans doute soulagés aussi de les voir dans une telle position. Rebecca. Cody se figea. Et si ce n'était pas un fantôme, en fait ? C'était con mais il n'y repensait que maintenant. Maintenant qu'il avait enfin vidé un peu son sac de rancune sur de pauvres laiderons. Tournant une nouvelle fois son visage vers l'endroit où la silhouette de sa sublime ex s'était dessinée, il remarqua qu'elle était encore là. Le poul à nouveau handicapant, il fit un pas vers elle. « sérieusement, c'est toi ? » question débile. Non, c'est sa tante. Secouant sa tête pour se débarrasser de sa nullité, il reprit. « et, attends. On m'a forcé la main. » que dire de plus ? Il ne fallait pas qu'il se mette en position de victime même si, pour le coup, il en avait été une. Sentant une pointe de méchanceté gratuite se ramener, l'italien esquissa un sourire. « et, je t'en prie, ne me laisse pas pourrir ton petit quotidien dans ce cirque ambulant, retourne à tes activités. »

Ҩ who can say why your heart cries when your love lies ? Ҩ

Alors comme ça des né-moldus allaient se la jouer sorcier grâce à cet élan de générosité dont a fait preuve l'école ? Becca avait entendu cette fameuse histoire qui s'était produite un peu de partout dans le monde comme quoi, suite à un orage, des gens se sont retrouvés être un danger pour le monde des sorciers. Au début elle a cru à une blague de très mauvais goût mais il s'est avéré que c'était vrai, et en plus de ça mriya shkoly les recruta. En un sens, c'était le mieux à faire. Les sorciers se sont tués d'effort pour garder secret leur situation, alors pourquoi laisserait-on un putain d'orage tout casser ? Mais, inversement, c'était assez déplacé que de faire venir des gens différents d'eux dans un univers qui ne les ressemble pas.. Et qui n'est, de toute évidence, pas fait pour eux. C'est comme si on lâchait des poules dans une cage aux lions. Comment allaient-ils réagir une fois dans l'enceinte de l'école ? Il est évident qu'il y aurait une cohue. Et comme si les conneries que les leniwy foutaient ne suffisaient pas, il faudra, en plus, compter celle des moldus. Combien de temps les murs de mriya tiendront encore ? Pas longtemps. Il suffisait simplement de se rendre dans le hall pour comprendre que l'école était en voie de disparition. Cris, hurlement, émois un peu trop important.. et des paroles aussi débiles les unes que les autres. Mais il n'y avait pas d'autres choix, n'est-ce pas ? Il fallait s'habituer.. ou, dans le cas de Rebecca, les oublier. Faire comme s'ils n'existaient pas. De toute façon, même si l'envie de les foutre dehors était trop tentante, ça ne changerait absolument rien. Le personnel de mriya ne laisserait jamais passer un tel scandale. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'ils restent dans leur coin et ne se fassent pas trop remarquer.. ce qui est théoriquement impossible. D'après ce qu'elle avait entendu du monde des moldus ainsi que de son expérience, ils étaient loin d'être du genre à être discret. Ou du moins pour la grande majorité. Allez savoir pourquoi. Peut-être une envie de crier qu'ils existent ? Dans tous les cas, ici, il y avait des règles et ils avaient intérêt à s'habituer très rapidement à ces lieux auquel cas certains sorciers se feraient un plaisir de les remettre à leur place, et Rebecca la première.

Son retour dans l'enceinte de l'école se passa comme d'habitude ; un regard hautain et une manière de parler se rapprochant plus des protestations qu'autre chose. C'était ainsi que les autres voyaient l'hytrist, une pauvre fille ne trouvant de l'intérêt nul part ailleurs que dans l'amitié qui la lie avec Lucy. Ce n'est pas le fait qu'elle aimait renier les autres, c'était juste qu'elle évitait le plus possible de s'attacher aux autres, faute à son père. Son égocentrisme, cynisme et le fait qu'elle ne prête aucune importance à son corps, tout ceci elle le doit à son géniteur. Rien de précieux ne devait s'attarder à ses côtés au risque de leur rendre sa forme originelle; un tas de poussière ni plus ni moins. Elle a toujours fait en sorte de ne jamais rien regretter, quitte à se blesser au début. Elle voulait éviter le plus possible de ressentir une quelconque amertume pour ne jamais se sentir prisonnière autant des autres que de ses propres sentiments. Alors elle use de mépris vis à vis des autres, c'était sa manière de se protéger des autres mais surtout de se protéger d'elle-même.

No one in the world can replace you.

Mais on faiblit toujours à un moment ou à un autre. La roue tourne et ne s'arrête pas tout le temps sur ce que l'on voudrait. Et le plus drôle c'est que ce sont nos sentiments qui sont mis à l'épreuve en premier. Ils te testent, te torturent, te font ressentir des choses dont tu n'as que faire et qui ne font que compliquer les choses. Et quel est l'intérêt dans tout ceci ? Te faire réaliser que tu n'es peut-être pas celui que tu as toujours cru être ? C'était plutôt mal parti. Alors oui, au début tu te prêtes au jeu, tu te dis « finalement, peut-être que j'avais tort.. peut-être que moi aussi je mérite autant que les autres un peu d'amour. » mais tu te retrouves aussitôt en face d'un mur. Et celui de Rebecca n'est autre que Cody. Son mur, mais surtout sa faiblesse. Parfois elle se dit qu'elle n'aurait jamais du croiser sa route. Elle n'aurait pas eu besoin de tomber éperdument amoureuse de lui parce qu'au final, elle en est encore sortie blessée. À croire qu'elle ne savait que foncer droit dans la gueule du loup. Mais avec Cody, tout semblait si différent. Cette fois j'y ai cru, j'ai sincèrement cru avoir trouvé celui qui ferait de moi une vraie femme et non un simple pantin manipulé par les ficelles de son passé. Je pensais qu'il pourrait me donner tout ce que j'ai toujours voulu au fond de moi et qu'il me montrerait que, moi aussi, je pouvais rendre quelqu'un heureux. Au moins une fois dans ma putain de vie. A-t-elle eu une réelle importance pour quelqu'un ? Bien sûr, Lucy ne comptait pas puisqu'elle était la femme de sa vie, son leitmotiv et elle savait qu'avec elle, elle pouvait être sincère. Mais les autres ? Qui d'autre à part elle pouvait voir Rebecca autrement que l'image qu'elle donne ? Personne. Et le seul qui aurait pu foutre une paire de claque à la brune pour qu'elle se réveille enfin ne l'a jamais fait. Il l'a simplement enfoncé un peu plus, l'a poussé à agir davantage comme elle le fait habituellement. On dit que l'image que les autres ont de nous n'a pas d'importance, mais pour becca c'est tout l'inverse. Elle a beau faire comme si elle s'en fichait, c'est loin d'être le cas. Et en particulier pour Cody. Elle voulait être quelqu'un de différent à ses yeux, voulait sincèrement qu'il l'aime, qu'il lui fasse ressentir qu'elle est la seule. Et bordel, que ça faisait mal. Pendant un an, elle s'est remplie la tête de mensonges. Rebecca ne ferait plus deux fois la même erreur. C'était fini. Tant pis, elle finirait sans doute vieille fille mais tant que Lucy serait là, le reste ne compterait plus.

Mais c'était sans compter la venue de son ex à Mriya. Soit elle devenait réellement folle soit un con s'était amusé à lui faire une blague de très mauvais goût, et si elle le choppait elle lui ferait regretter le jour où il a quitté l'utérus de sa génitrice. Elle ferma les yeux puis les rouvrit aussitôt, persuader qu'ainsi, elle réaliserait que ce n'était qu'une illusion. Mais rien de tel. Ouais. Elle était belle et bien en plein cauchemar.. lee cody. c'était comme une sorte de test, voir si la personne qui ressemblait un peu trop à son ex réagirait ou non. Elle espérait s'être trompée mais. Second échec. Il répondit. Et son expression en disait long sur l'identité de cet homme. Il n'y avait plus de doute la dessus. Mriya shkoly se foutait ouvertement de sa gueule. Tout ce qu'elle voulait, là, c'était hurler et se barrer mais, en plus d'avoir son cœur en travers de la gorge qui l'empêchait d'aligner deux mots, ses pieds étaient englués au sol. Génial. Ses yeux ne quittèrent un seul instant ce qui avait tout l'air d'être son ancien petit ami, surveillant jusqu'à ses moindres faits et gestes, et de ce fait, il sortit son portable de sa poche pour y porter toute son attention. Qu'est-ce qu'il foutait, là ? Il cherchait sérieusement à faire comme si il ne l'avait pas vu ? Rebecca n'était pas stupide, et son petit jeu avait plutôt l'effet de lui taper sur les nerfs plus qu'autre chose. Elle arqua un sourcil, foncièrement ennuyée par son comportement. Et le pire c'est qu'il maintenait son rôle jusqu'au bout. Voilà qu'il s'en prenait à présent à ces sang-de-bourbes qui l'accompagnaient. « sans déconner. Si seulement vous étiez moins cons, vous auriez peut-être une chance avec quelqu'un. Mais en plus de rien avoir pour vous, vous dites haut et fort que vous êtes prêts à influencer le libre arbitre pour votre simple satisfaction. Ça craint. Surtout pour toi, là, souillon. Tu connais pas le shampoing et le rasoir ou t'as juste oublié la définition de ces deux termes depuis quatre ans ?   » Tous des crétins. Elle avait vu juste, en plus de venir foutre la merde ici, ils avaient sans doute oublier leur intelligence chez eux. A moins que c'était en option le jour de leur naissance. Allez savoir. Mais ils allaient vite se rendre compte que la vie ici n'était pas celle qu'ils pouvaient voir dans les films. Quel cliché. Rebecca détourna momentanément le regard vers le gars que Cody visait pour le reposer aussitôt sur lui. C'était quoi la prochaine étape ? Lui passer devant en faisant comme si il ne l'avait pas vu et espérer qu'elle disparaîtrait aussitôt ? Tant qu'à faire ! Ça serait tellement plus facile. Après avoir ignorer ses appels, autant le faire réellement maintenant. On n'est plus à ça près de toute façon. Ouais mais, il y avait un problème. Ils n'étaient peut-être plus ensemble (et qu'importe combien ça pouvait bouffer Rebecca) ils ne pouvaient pas passer non plus leur vie à s'éviter. Ok, si la situation avait été différente, peut-être qu'elle aurait simplement passé son chemin sans même prêter attention au jeune homme. Mais là c'était impossible. « sérieusement, c'est toi ? » Ah, tiens. En plus de s'être enfin rendu compte qu'elle était bien là il avait fini par se décider à lui accorder un peu d'intérêt. Là voilà comblée. Elle croisa les bras et pencha légèrement la tête sur le côté tout en le dévisageant alors qu'il s'était avancé d'un pas vers elle. « et, attends. On m'a forcé la main.  » Rebecca arqua de nouveau les sourcils. Venant de lui, elle s'en doutait, de toute façon. Il lui a assez longtemps montré que ses amis étaient plus important que le reste pour qu'il décide de tout plaquer pour se réfugier dans un endroit qu'il ne connaît pas, où il ne connaît personne, est loin de tout et, en plus, est bourré de créatures aussi étranges que déroutantes. Ce n'était pas son genre. «  et, je t'en prie, ne me laisse pas pourrir ton petit quotidien dans ce cirque ambulant, retourne à tes activités. » Elle ne pu s'empêcher d'échapper un rire amusé par ce qu'il venait de lui déblatérer. Rebecca croisa les bras et avança d'un pas vers lui, son regard chocolaté planté dans le sien.«  qu'elle âme charitable tu fais. Je ne te savais pas aussi généreux. Enfin, c'est vrai que je n'en ai jamais vu ne serait-ce que la couleur. Merci du conseil, en tout cas. Maintenant je sais que tu sais faire autre chose que d'ignorer les gens. » elle n'a jamais oublié. Elle aura beau mentir à tout le monde, Rebecca ne pourra jamais se faire croire à elle-même que Cody n'est plus dans sa tête, et encore moins à lui. Et le pire dans tout ça c'est qu'elle le sait, il ne sortira jamais de son esprit et encore moins dans son cœur. C'était sa pire défaite, mais aussi sa corde sensible. Elle s'humecta les lèvres et se pencha légèrement vers lui, une moue faussement inquiète accrochée à son visage. «  ça doit être dur pour toi de te retrouver ici, avec des gens que tu ne connais pas, perdu au milieu de nul part et loin de tes amis qui ont sans doute énoooormément besoin de toi. Mais tu survivras, hein?  » Pourquoi ne m'as-tu pas regardé une seule fois ? Pourquoi te soucis-tu toujours des autres ? J'existe moi aussi, ne me vois-tu pas ? Pourtant je n'arrête pas de crier ton nom. M'entends-tu ?

Elle était dégoûtée, et ça se lisait parfaitement sur son visage vu la manière dont elle fixait son ex. ex. Parfois il lui arrivait de regretter son choix, mais ça c'était seulement son cœur qui tentait de la raisonner. Sauf qu'être une quelconque occupation n'avait jamais été dans ses projets d'avenir. Peut-être devrait-elle y songer ? À noter pour plus tard. Elle se redressa, glissant son regard le long de la silhouette de Cody avant de pousser un long soupir. « On a tous le choix, Cody. » Et elle, avait-elle fait le bon ? Que son cerveau cesse de la torturer ! Elle commençait à en avoir marre. Pourquoi ne pouvait-on pas la laisser vivre sa vie comme elle l'entendait sans lui reprocher quoique se soit ou, pire, lui ramener ses anciens fantômes sous ses yeux. « viens avec moi. » et sur ces paroles, elle attrapa le poignet de Cody pour le tirer vers un endroit un peu plus calme. Ce bruit infernal causé par ces moldus et le blabla interminable du volatile qui servait de guide lui tapait un peu trop sur les nerfs. Une bataille à la fois, merci. « hé mais. Attendez ! Où vous allez comme ça ? Rends-moi mon élève tout de suite. Il n'a pas fini la visite ! » Rebecca poussa un long soupir avant de faire volte-face en direction du guide. « Tu peux pas te la fermer, le piaf ? Tu ne te rends même pas compte que, depuis tout à l'heure, tu parles dans le vide ? Aah. Pardon. T'es trop obnubilé par tes stupides tableaux pour te rendre compte que depuis tout à l'heure tout le monde se fout ouvertement de ta gueule. Et t'appelles ça une visite ? T'es pas plutôt censé leur faire visiter les lieux au lieu de te croire au musée ? Quel incapable. » elle marqua une pause le temps de reprendre sa respiration. « Je lui ferai moi-même la visite, satisfait? » et sur ces paroles, elle s'en alla en tirant Cody derrière elle vers un coin un peu plus tranquille non loin des escaliers menant au premier étage. Rebecca lâcha sa main et la glissa dans sa poche, détournant le regard vers un coin du mur puis le releva aussitôt vers le jeune homme. « sois-en sûr, je ne te servirai pas de guide, t'es assez débrouillard pour retrouver ton chemin. Je ne me fais pas de soucis pour toi là dessus. »

Ignorer rebecca n'était pas son objectif premier. D'ailleurs, cela faisait des semaines qu'il ne rêvait que d'une chose : la retrouver, la prendre dans ses bras, s'excuser et la récupérer. Bon, d'accord, ça en fait quatre et on ne peut pas tout avoir dans la vie. Alors quitte à mettre un cœur sur l'une de ces diverses choses, autant le faire sur la première. Et voilà, c'était le cas : elle était enfin devant lui. Et elle lui adressait même la parole alors qu'elle l'avait royalement ignoré après leur rupture. Qu'est-ce que le peuple (cody) pouvait demander de plus ? C'était la chance qui lui souriait ; parce que même si les pensées de Rebecca étaient peut-être obscures (rancune, par exemple) elle faisait le premier pas, elle tentait d'établir un contact. Et lui, comme un con, il n'arrivait pas à garder les pieds sur terre et il agissait comme un goujat, comme il l'avait toujours été avec elle. La merde. Il se défoulait sur des pauvres camarades, crachant des critiques dans tous les sens juste pour se défouler et s'occuper l'esprit. Il n'y croyait pas, en fait. C'était trop pour lui, trop d'un coup. Il était forcé de venir dans une école de sorciers avec des bêtes dont il n'avait jamais réellement soupçonné l’existence et, comme si cela ne suffisait pas à le surprendre et à le pousser un peu plus vers le bord du gouffre de la perdition, son ex petite amie était ici, cachottière, et lui foutait carrément un coup de pied au cul pour le faire tomber. Merci, merci dieu, vraiment. Soupirant, il souligna sa perplexité. Il ne savait plus où il en était ; il ne dissociait plus le vrai du faux et ne pouvait, donc, tirer aucun avantage de sa position actuelle. Comment construire quelque chose de positif alors qu'il était même pas prêt, finalement, à se retrouver face à elle ? Tout allait dans le mauvais sens et capter le rayon de soleil dans cette histoire n'était pas facile. Il venait de lui adresser la parole, enfin, se laissant emporter par une rancune qu'il ne se connaissait pas. Depuis quand en voulait-il à rebecca de l'avoir lâché ? Certes cela n'avait pas été la plus agréable des périodes pour lui mais il l'avait amplement mérité et il assumait sa faute. Entièrement. Mais ce n'était apparemment pas le cas de son subconscient qui avait profité de ce moment d'égarement pour faire surface et le venger d'une fausse injustice. (fausse car l'acte était justifié et logique) soupirant une nouvelle fois, il espéra disparaître. Alors qu'il avait souhaité la retrouver depuis des lustres, à présent il ne voulait plus qu'une chose : s'évaporer et ne jamais avoir vécu ce moment humiliant. Parce que, oui, c'était humiliant de se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment. Il avait été pris au dépourvu. « quelle âme charitable tu fais. Je ne te savais pas aussi généreux. Enfin, c'est vrai que je n'en ai jamais vu ne serait-ce que la couleur. Merci du conseil, en tout cas. Maintenant je sais que tu sais faire autre chose que d'ignorer les gens. » 2-0 pour mademoiselle rebecca. Comme si la honte n'était pas assez présente dans son corps, une bonne grosse dose de culpabilité lui tomba sur les épaules. D'accord, c'était un perdant et il n'avait pas traité son ex comme une personne qui lui était égale. Il avait été égoïste ; un salaud dans toute sa splendeur même si certaines de ses raisons de manquer à son devoir de petit ami avaient été valables. Mais là il avait foiré sur tous les tableaux. Un zéro pointé. Cody s'abstint de faire le moindre commentaire, tournant sa langue dans sa bouche histoire de ne pas sortir de conneries. Et puis, il fallait aussi qu'elle puisse s’exprimer à son tour : il n'y a rien de plus désagréable qu'une personne qui ne vous laisse pas en placer une. Et tous les mecs savent que laisser une fille parler fait gagner du temps et des points. «  ça doit être dur pour toi de te retrouver ici, avec des gens que tu ne connais pas, perdu au milieu de nul part et loin de tes amis qui ont sans doute énoooormément besoin de toi. Mais tu survivras, hein?  » elle s'était penchée pour le provoquer, se foutre ouvertement de lui histoire de remuer le couteau que lee, enfoiré, avait planté en elle auparavant. D'accord, elle lui en voulait puissance mille, c'était une évidence de plus dans tout ce merdier. Et elle l'affichait en plus ! Au plus grand plaisir des quelques bouffons qu'il venait lui-même de mettre mal à l'aise.

Si il avait été dans un manga, nul doute qu'il aurait une immense goutte de sueur sur le front. Par chance, il n'y avait rien de dégueulasse qui coulait sur son visage et il gardait la tête haute bien qu'il soit fautif sur toute la ligne. Femme cruelle. « On a tous le choix, Cody. » le choix ? Il n'en avait eu aucun sinon il serait resté avec ses potes. Elle ne savait pas de quoi elle parlait. Le chantage étant efficace, il s'était ramené ici à contre-coeur et, bien que sa situation actuelle soit légèrement désespérante, il ne voulait pas revenir sur son pseudo choix de peur que le dit chantage soit mis à exécution. Réfléchissant à une réplique, le vert regarda ailleurs. « viens avec moi. » hein ? Posant à nouveau ses yeux sur elle, fronçant les sourcils, l'italien se demanda si il avait bien entendu. Qu'il vienne avec elle ? C'était quoi cette proposition ? Alors que mademoiselle son interlocutrice et la grue s'échangeaient quelques pics, cody se concentra sur le visage de becca, se demandant si c'était une bonne idée de la suivre. Après tout, il ne se sentait pas réellement prêt à lui rendre des comptes, à se racheter. C'est dingue mais sa volonté de la récupérer coûte que coûte était descendu en flèche. Et il ne savait pas pourquoi ; peut-être du fait qu'elle n'avait pas capté que rabaisser un mec n'était jamais une bonne idée pour engager la discussion. Ça refroidit, forcément. Et puis si c'était pour qu'elle le traîne loin histoire d'abuser d'ironie et de reproches (…) ça n'en valait pas la peine. Il n'était pas là pour apprendre à la fois à gérer la magie, et son nouveau don, et à la fois pour se faire taper sur les doigts avec une règle en fer. La jeune fille lui attrapa la main, faisant bondir une nouvelle fois son cœur dans sa poitrine, violemment. Si violemment qu'il sembla traverser sa cage-thoracique. C'était plus douloureux qu'agréable. Mais retrouver la douceur de la paume de rebecca valait bien cette douleur, oh que oui. Cody se retint d'entre-mêler ses doigts à ceux de son son ex petite-amie, la suivant. « sois-en sûr, je ne te servirai pas de guide, t'es assez débrouillard pour retrouver ton chemin. Je ne me fais pas de soucis pour toi là dessus. » l'italien rangea aussi rapidement ses mains dans ses poches que son interlocutrice, tel un cow-boy qui rangerait ses flingues rouillés. Quelle merde. Devait-il se réjouir d'être avec elle, seul ? Déglutissant silencieusement tandis qu'un blanc prenait place, l'asiatique se demanda par quel moyen il pourrait se sortir de cette situation alors qu'il venait à peine d'y rentrer. Lâche, hein ? Mais le truc c'est qu'il détestait être mis au pied du mur, devoir faire les choses contre sa propre volonté. C'était frustrant. Tellement frustrant. Soufflant fortement, il se passa une main sur le front puis dans les cheveux. « écoute, rebecca. » c'était déjà un bon début. Il était plus calme qu'auparavant et sans doute plus apte à négocier. « je pense pas que ce soit le meilleur moment pour me remonter les bretelles et me cracher ta haine dessus. Ça me fait déjà vraiment chier d'être ici et, crois-moi, si j'avais su que t'étais là je me serais sans doute débrouillé pour pas que l'on se croise. » non, cody, ne continue pas en ajoutant qu'elle ne t'a jamais dit qu'elle était une sorcière, ça serait une très, très, mauvaise idée. S'adossant au mur, levant les yeux au plafond, il s'humecta les lèvres avant de reprendre, les faisant rougir. « je suis désolé pour tout ça. Et j'ai pas besoin, ni même envie, que tu te justifies sur ta présence en ces lieux ou sur le pourquoi du comment on en est arrivés là tous les deux. » il était bien parti et, étrangement, il ne ressentait pas la moindre difficulté à parler. Il cherchait ses mots, prenait son temps, éclaircissait ses idées. Il fallait bien un peu de communication, non ? Et de la maturité, surtout. « t'es vraiment une fille bien et je te demande pardon pour avoir abusé de toi, dans tous les sens du terme. Maintenant, sache que je t'éviterai au maximum pour que t'aies pas à me supporter et que tu puisses continuer ta vie ici tranquille. » il ne se rabaissait pas, pas le moins du monde. Il se la jouait juste fair play, gentleman, mettant sur ses épaules la cape de l'intelligence. Alors que des mecs se serraient barrés en courant ou auraient été vulgaires face à une fille si directe, lui s'était montré franc, droit. Plus qu'il ne l'avait jamais été avec elle, en fait. Mais, après tout, maintenant que ses amis n'étaient plus là il n'avait plus rien à perdre. Que des choses à gagner. Faisant glisser ses prunelles noires sur celles de sa jolie interlocutrice, l'italien termina d'une voix qui se voulait amicale. « ça me fait quand même plaisir de te voir, malgré les apparences. »