➢ « le miroir du riséd ? encore une de ces fabulations. je n'ai jamais cru en un quelconque mythe. ce genre d'histoire sortie de nulle part ont plutôt eu tendance à plus me faire rire qu'autre chose, et ce dès le plus jeune âge, ce pourquoi j'ai nourri un intérêt pour la franchise aussi blessante soit-elle. elle fait partie de moi et même si je me retrouve à me noyer dans un océan de problèmes, je m'en fiche. au moins, on ne me reprochera pas d'avoir osé mentir.
voir ce que peut nous réserver l'avenir n'a jamais éveillé en moi la moindre lueur d'attention. en vérité, je préfère simplement tracer ma route et accueillir les choses telles qu'elles viennent. à quoi cela servirait de vivre si on sait déjà tout de ce qu'il nous attend ? autant mourir. à contrario, si le miroir du riséd existe réellement, j'aurai énormément de plaisir à me poster devant lui. pourquoi ? c'est simple. qui aurait la prétention de prétendre se connaître réellement ? personne et encore moins le plus sage des hommes ne peut tout savoir de lui-même. nos désirs, notre haine, notre ambition, pourquoi sommes-nous ainsi, que souhaitons-nous le plus au monde ? quel est notre but ? même si on crèverait d'envie de se marier avec la plus riche personne, peut-être recherchons-nous quelque chose d'autre qui se trouve enfoui derrière ce faux-semblant ? et c'est mon cas. alors si un tel objet sur terre existe réellement, je ne courrais sans doute pas après lui mais si un jour ma route devait le croiser alors.. pourquoi pas ? oui. je serais assez curieux de savoir ce que mon cœur peut bien désirer. peut-être une vie luxueuse ? ou un ancien fantôme du passé ? tout est plausible. »

➢ « elle se fout de moi la mamie ? alors ça. c'était la plus belle blague qu'on ait pu me faire. oui, je veux bien reconnaître être celui qui sauve l'honneur des leniwy mais de là à me payer un verre. t'aurais pas des intentions cachées derrière tes sordides paroles ? ma petite, tu vois ce magnifique corps ? regarde le bien parce qu'il va falloir que tu te contentes de tes fantasmes car jamais tu ne les verras se réaliser. ne pleure pas, c'est inutile. le prince charmant, tu le croiseras bien un jour, hein. enfin, c'est ce qu'on dit. en tout cas, me prend pas pour celui qui t'offrira des fleurs, c'est pas parce que t'as une belle gueule que je vais faire des efforts pour toi. c'est pas pour baiser que j'étudie. j'ai pas besoin de me la jouer mudrist pour sauter qui je veux. disons simplement que.. chacun a son intérêt. je préfère en rester là et me bourrer la gueule dans mon coin. et si tu n'as pas envie que je fasse un scandale, t'as intérêt à manger ta langue. »

➢ « qu'est-ce que je peux m'en branler. ils font ce qu'ils veulent, tant qu'ils ne viennent pas me casser les couilles, tout ira bien autant pour eux que pour moi. de toute façon, si des sang-mêlés peuvent se mélanger avec les trous du cul de sang-pur, je ne vois pas en quoi ça serait un problème que des gars qui se sont fait foudroyés viennent squatter mriya shkoly. je suis bien là, moi. ouais, ok. la situation est légèrement différente vu la cas de force majeure que mon père a fait au sein de ma famille mais on va faire comme si c'était pour la bonne cause, hein. enfin, ce genre d'histoire ne me regarde pas. je ne me mêle pas des problèmes des autres, et j'attends bien à ce qu'on fasse de même avec moi. après, concernant la petite guerre -qui est, entre nous, ridicule- entre les trois quart de l'école et les né-moldus, je préfère ne pas me prononcer. vous avez fini avec vos questions ? je peux me barrer ? (...) bien. »

rien n'a été logique dans ma vie, mais je ne m'en plains pas des masses. me morfondre sur quoi que se soit et notamment le fait que je sois la source d'une relation des plus étonnantes ne fait que rendre mon existence encore plus originale.

tout a commencé il y a de cela un paquet d'années. combien exactement, ça, je ne pourrais pas vous le dire mais ça n'a pas d'importance et je pense aussi que vous vous en fichez comme de la première goutte d'eau qui a heurté le sol terrestre, je me trompe ? bien. je reprend. ma conception a commencé à prendre un réel sens lorsque monsieur ahn rencontra mademoiselle janssens, à amsterdam. mon père avait fui la corée du sud pour se réfugier, à l'aube de ses vingt ans, dans ce pays d'europe de l'est. d'après mes souvenirs, sa famille n'avait jamais réellement été accepté à seoul du fait de leur différence, ce pourquoi il fit un tel choix. mais pourquoi était-il parti tout seul ? ça, il me semble qu'il ne me l'a jamais dit. ou alors il a voulu concentrer l'intérêt sur lui en omettant les autres (...) allez savoir. je me souviens encore de ses paroles, quand il m'expliqua qu'il n'avait eu d'autres choix que de fuir. « à cette époque, il y avait eu énormément de rumeurs concernant notre famille. le nom des ahn était trainé dans la boue, tout le monde nous fuyaient, pensant que nous étions le diable. bien sûr, personne n'était au courant concernant notre statut de loup-garou et fort heureusement ! je n'ose même pas imaginer ce qu'ils auraient bien pu nous faire si une telle chose avait été révélé. tu sais, isiah, quand j'étais jeune, il n'y avait pas ces pilules de merde qu'on te force à avaler pour contrôler tes envies de mordre tout le monde et la nuit des choses se produisent. je ne t'apprend rien en te disant ça mais tu comprends où je veux en venir n'est-ce pas ? quand on est arrivé à seoul, avec ta grand-mère et ton grand-père, le lendemain-même de notre première nuit à la capitale, la ville fut sens dessus-dessous. une agression avait été annoncé. alors oui. les regards se sont pointés sur nous mais personne ne disait rien. après tout, ceci pouvait être un étrange hasard, n'est-ce pas ? ta grand-mère avait jeté papi. c'était lui l'auteur de ce carnage. il n'avait pas pu se retenir. grand-mère avait essayé durant tant d'années de faire de nous des gens civiliser pour camoufler notre différence mais ton grand-père avait tout foutu en l'air à cause de ce sang nouveau qui avait, disait-il, chatouillé son odorat. et ceci se succéda, à croire qu'il le faisait exprès. les gens nous prenaient pour le diable en personne, notre nom était reconnu comme maudit. alors j'ai fuis. je suis parti loin de la corée pour recommencer une vie dans un endroit où personne ne serait susceptible de me connaître. et le pays-bas semblait être le meilleur endroit pour moi. » il s'y installa là-bas, travailla et... « c'est là que je la vis. la plus belle créature que j'ai pu voir depuis vingt ans. janssens eloïsia. elle portait cette magnifique robe d'un vert émeraude qui épousée si parfaitement ses courbes, un parapluie à la main pour éviter tout contact avec la pluie. elle m'avait envouté.. et bon sang quel caractère ! je n'ai jamais autant désiré une femme autant qu'elle, et à chaque fois qu'elle me rejetait, elle me faisait un peu plus tomber pour elle. j'ai fini par l'avoir, mais bordel que ce fut long. je n'ai jamais lâché prise. peut-être m'a-t-elle cédé par dépits, ou ma détermination l'a touché. quoiqu'il en soit j'ai été le plus heureux des hommes. la seule chose qui me tordait le cœur c'était ma condition de loup-garou. elle n'était ni une de ces sorcières, ni une vélane et encore moins un vampire ou autre créature de ce monde, alors comment allait-elle réagir lorsqu'elle apprendrait que je n'étais pas comme elle ? » ça le torturait plus qu'autre chose et elle finit par le ressentir. c'était obligé, après tout. il ne pouvait pas le lui cacher bien longtemps. mais ce que je n'aurai jamais cru c'est qu'il puisse faire... ça. « c'est arrivé si rapidement. on s'était disputé parce que je ne voulais pas lui dire ce que j'avais. j'étais terrorisé à l'idée qu'elle puisse me rejeter et la pression qu'elle me mettait était insupportable. j'ai. j'ai craqué. je me suis transformé devant elle sous la colère et sa réaction fut inévitable. elle fuit. » à sa place j'aurai simplement tourné les pattes et je serai parti. si elle n'était pas capable de m'accepter tel quel, alors elle n'en valait pas la peine. et si elle tenait réellement à moi, elle reviendrait. retenir les gens ne sert à rien, si ce n'est à leur faire du mal ainsi qu'à nous-même. « je paniquais. et rester planter là, la voir s'éloigner de moi était.. affreux. alors je lui ai couru après mais mon instinct animal me domina et je l'ai mordu. » c'était la pire connerie qu'il puisse faire mais ça lui rapporta aussi ce qu'il espérait inconsciemment. allez savoir comment il a réussi à la récupérer, mais sachez que sans ça je n'aurai jamais été de ce monde.

je m'appelle ahn isiah et je suis né le 11 mai 1989 à amsterdam. je ne connais rien de mon pays d'origine, ma vie se passa exclusivement au pays-bas, sans compter mon expédition à mriya shkoly mais ça ne compte pas. je n'ai pas eu le sentiment d'être dépaysé une seule fois; loup-garou, vampires, demi-vélanes, sorciers en tout genre et europe... ouais. la même chose. le seul truc que j'ai hérité de mon sang coréen c'est le langage, mais on passera ce détail car je pense que vous vous en fichez clairement. pour tout vous dire, je suis fils unique. une seule torture à la fois, vous voulez bien. déjà que ma pauvre mère a souffert le martyr lors de sa première transformation, sous le regard impuissant de mon père. voilà qu'elle fit naître un loup-garou. autant dire qu'elle en a eut vite marre et a décidé de s'arrêter là. mais ce n'est pas plus mal, j'aime bien l'intérêt que l'on me porte même si je ne leur rend pas la pareille. mon enfance s'est résumé en des cris, des engueulades, des punitions.. en gros. je ne tenais pas en place. c'était bien connu, j'étais le gosse hyperactif du quartier. une vraie terreur. je me souviens d'une fois où j'avais volé la poule du voisin car personne ne laissait leurs enfants sympathiser avec moi de peur qu'il arrive malheur à leur progéniture. franchement, c'était abusé ! bon ok, me voir avec des vêtements déchirés, plein de boue, ne risquait pas de me donner les faveur du peuple, mais quand même ! enfin. j'ai passé du bon temps avec cette poule, je lui avais même trouvé un nom : kip. le voisin n'avait pas mis longtemps avant de venir la réclamer, mais moi je ne voulais pas la lui rendre parce que je savais comment elle allait finir ! et si c'était pour voir ma pote se faire transformer en rôti, non merci. mais ça arriva, et pour me venger j'avais fait une poupée vaudou à l'effigie de mon voisin, persuadé que ça marcherait. vous vous doutez bien que non mais au moins ça m'a calmé. au final, cette poupée était plus mon bouc émissaire attitré qu'un moyen de torture quelconque.

c'est à mes dix-huit ans que ma vie prit un tournant pour le moins assez intéressant. c'était en période de vacances, je n'avais eu aucune envie de rester enfermé à mriya shkoly alors je suis retourné à amsterdam et le soir-même je me suis calé à un bar. mon désir premier ce jour-là c'était simplement de m'enfiler des verres et de repartir comme j'étais arrivé mais il y avait cette fille, ce soir-là. elle avait tout fait pour accrocher mon attention et elle avait réussi avec brio. il n'y avait qu'elle, ses mouvements, son regard, sa silhouette. le reste était devenu subitement flou. je vous épargne la suite, je pense que vous devinez avec facilité qu'entre nous, rien d'innocent ne s'est produit. et tout est allé bien trop vite. elle et moi n'avions aucunement l'intention de nous revoir mais.. comment dire.. nous n'avions plus vraiment le choix. dans l'empressement, un petit détail fut oublié ce qui engendra ce que je n'ai jamais voulu avoir, pas à cet âge en tout cas : un gosse. vous y croyez ? je suis devenu père à dix-neuf ans, père de la petite juliana. et j'ai du supporté les crises de sa mère. au début, rien n'était beau, c'était plus une corvée qu'autre chose mais, encore une fois, elle avait su me captiver et j'ai fini par tomber amoureux d'elle. anna ainsworth. combien de temps ce cirque allait-il continuer ? elle en avait rien à branler de ma gueule. elle passait ses journées à me gueuler dessus, et quand ce n'était pas le cas juliana s'y mettait. quelle horreur. j'ai du supporter ça pendant deux ans avant de décider de me barrer. comment je m'y suis pris, vous dites ? simple. je me suis fait passé pour mort. pas très malin de ma part mais je m'en branlais. et lucas avait beau être mon meilleur ami, je ne lui ai jamais parlé de qui que se soit. du moins.. pas directement. il est au courant de ma petite mésaventure avec une certaine nana mais il ne sait ni son nom ni à quoi elle ressemble, et c'est bien mieux ainsi. si je pouvais m'effacer complètement de sa vie ça serait parfait, tant que ça dure dans ce sens, je serai heureux. je vis ma vie à mriya shkoly, j'ai des emmerdes mais au moins je suis débarrassé d'anna et de juliana.